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Culture de mort : Euthanasie

Porteur de la trisomie 21, il est devenu tétraplégique suite à une erreur médicale : l’hôpital lui limite les soins

Porteur de la trisomie 21, il est devenu tétraplégique suite à une erreur médicale : l’hôpital lui limite les soins

Malgré une alerte signalant un risque vital, Abdenour Belhouli a été renvoyé chez lui par les services de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris XIII). Il est aujourd’hui tétraplégique. Sa famille se bat désormais contre la limitation des soins décidée par l’hôpital.

Le 22 novembre 2024, Abdenour Belhouli, quadragénaire, a rendez-vous à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière pour effectuer un examen médical, a priori anodin : un scanner pour une cheville fragilisée, suite à une chute antérieure. Porteur de la trisomie 21, il est accompagné par un membre de sa famille. Les personnes porteuses de ce syndrome ayant du mal à rester totalement immobiles durant certains examens, on lui conseille de l’effectuer sous sédation.

L’examen ne sera finalement pas réalisé ce jour-là. Avant de partir de l’hôpital, ils prennent le temps de boire un café. Mais Abdenour a un souci avec son bras gauche, qui ne répond plus. Direction les urgences : après quelques examens, la conclusion est très claire, Abdenour est en train de faire une compression médullaire : une pression s’exerce sur la moelle épinière. Lorsqu’elle est comprimée, même légèrement, cela peut entraîner des pertes de force, des paralysies ou, dans les cas les plus graves, la mort par arrêt cardiaque. C’est une urgence : “appeler le neurochirurgien en urgence” ; “risque de tétraplégie” ; “arrêt cardiaque par souffrance médullaire haute”. Bien que les choses soient énoncées de manière très claire, Abdenour est renvoyé chez lui. On lui conseille alors de « consulter un médecin de ville ». 

Deux jours plus tard, l’état de santé d’Abdenour se dégrade. En plus de son bras gauche, le côté droit commence à lâcher. La famille contacte alors l’hôpital, un médecin leur aurait alors dit  : « Attendez demain, je devrais avoir un responsable, je vous rappellerai ». Après un tour à la pharmacie, Abdenour retourne en urgence à la Pitié-Salpêtrière. S’en suivent plusieurs épisodes douloureux : une opération très lourde, des problèmes cardiaques naissants, de la réanimation et des mots très durs :

« Il a 45 ans, il a assez vécu, c’est de l’obstination déraisonnable ».

Abdenour est hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière. Devenu tétraplégique, un pacemaker lui a été implanté pour maintenir un rythme cardiaque stable après les complications survenues durant son hospitalisation. Sa famille lui rend visite tous les jours.

La famille a saisi la justice à plusieurs reprises dans l’urgence étant donné que les médecins ont souhaité procéder à une limitation des soins d’Abdenour. L’avocat de la famille, Maître Saïd Benkhalyl, souligne :

« C’est le fait que certaines interventions ne sont pas réalisées, par exemple, s’il fait un arrêt cardio-respiratoire, il ne sera pas réanimé ».

La dernière décision de justice est intervenue vendredi 14 novembre, demandant de stopper les soins à partir du mercredi 19 novembre. La CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) a été saisie par Maître Saïd Benkhalyl, qui souhaite également engager une procédure concernant « la faute grave » du 22 novembre 2024. La cour européenne est en train d’instruire l’affaire, « selon une jurisprudence, ils sont censés suspendre les limitations thérapeutiques » pour ne pas entraver le droit au recours, indique l’avocat de la famille.

Cela étant, la limitation des soins d’Abdenour a démarré ce mercredi 19 novembre. Une nouvelle audience est prévue ce vendredi 21 novembre, pile un an après le drame de l’an dernier.

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