A l’occasion de la conférence sur le climat, le planning familial a publié un communiqué demandant que les « droits des femmes », particulièrement les « droits sexuels et reproductifs »soient « au centre des négociations ». Il y voit « un enjeu majeur pour l’élaboration de stratégies de développement durable ». Gregor Puppinck, docteur en droit et directeur du European Center for Law and Justice réagit à ce communiqué pour Gènéthique.
« Investir pour les droits et la santé sexuelle et reproductive » serait « un pari gagnant pour le climat » ?
Cette déclaration est parfaitement conforme à la pensée du planning familial qui a toujours milité pour la réduction de la population mondiale, de préférence dans les pays en développement.
Cette pensée exprime la volonté de maîtriser, à l’échelle de la planète, les conditions de la vie et de l’évolution de l’espèce humaine. C’est une pensée directement issue de celle de Malthus.
La fondatrice du planning familial, Margaret Sanger, comme son alter ego britannique, Maria Stopes, mais aussi plusieurs des grandes figures historiques du mouvement environnementaliste, comme Sir Julian Huxley, sont des néo-malthusiens notoires, souvent d’ailleurs racistes et eugénistes. Ils envisagent l’humanité comme une espèce animale en compétition pour la maitrise et l’exploitation de son environnement naturel. Une espèce qu’il faut réguler artificiellement, pour juguler la prolifération de ses éléments les « moins évolués » et favoriser les plus civilisés. En limitant la population au bénéfice de ses éléments les plus « évolués », on réduit la concurrence au sein de l’espèce, notamment dans l’accès au ressources et on préserve l’environnement. On agit ainsi pour la paix, le développement et l’environnement. Le fait que le planning familial utilise l’occasion de cette conférence sur le climat pour promouvoir les politiques de limitation des naissances n’a donc rien d’étonnant.
Evolution du discours malthusien du Planning Familial
Aujourd’hui, c’est au nom de l’impact de l’activité humaine sur le climat que le planning familial promeut le contrôle de la population. Hier, c’était au nom d’un danger imminent et catastrophique, celui d’une « surpopulation », que ce même discours était tenu. On nous assurait que, sans plan mondial de limitation de la population, l’explosion démographique provoquerait des famines, des guerres et l’épuisement des ressources naturelles.
Avant la seconde guerre mondiale, c’était au nom de l’eugénisme que ce même discours était tenu. On expliquait alors qu’il fallait absolument stériliser au moins 10% de la population pour sauver l’humanité d’un danger de dégénérescence de l’espèce humaine. Margaret Sanger était favorable à la « ségrégation » des femmes jugées physiquement ou mentalement déficientes et à leur stérilisation forcée, afin de « s’assurer que la parentalité soit absolument interdite aux faibles d’esprit ».
Sir Julian Huxley était à la fois néo-malthusien, eugéniste et environnementaliste. Avant d’être le premier Secrétaire Général de l’Unesco, puis notamment le co-fondateur du WWF, c'était un zoologiste libre-penseur. Il a fondé et géré des parcs naturels en Afrique pour l’Empire britannique et a pensé le monde comme tel. Il a eu une grande influence, avec d’autres, comme Maurice Strong, à la mise en place d’une politique mondiale en matière d’environnement. […]"