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France : Société

Pour un regard dépassionné sur la peine de mort

Pour un regard dépassionné sur la peine de mort

Lu dans Les 4 Vérités :

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22 commentaires

  1. Dans l’un des évangiles, St Marc je crois, le Christ lui-même nous dit qu’il vaudrait mieux, pour une personne qui choque un seul de ces petits, “qu’il soit jeté dans la mer avec une pierre au cou”…

    Alors si le Christ lui-même dit cela…

    • Ou bien qu’il ne soit pas né !

      Est-ce pour cela que vous êtes pour l’avortement ?

      • Bonjour Meltoisan,
        Je vous remercie d’avoir bien voulu réagir à mon propos, et si celui-ci vous a choqué, croyez bien que j’en suis désolé ! Mais j’ai trop de colère en moi depuis quelques années avec tout ce que nous subissons…

        Pour l’avortement, si je suis contre son principe, je crois que la possibilité d’y avoir recours pour des circonstances exceptionnelles doit exister, il ne devrait pas être un droit, mais une “autorisation exceptionnelle”, compte tenu de la gravité de l’acte.

  2. Je suis et reste fermement opposé au rétablissement de la peine de mort ; le risque de la magouille politique n’étant jamais totalement et définitivement évincé. Appliquons plutôt les lois en vigueur, mettons fin au laxisme ambiant, protégeons nos frontières, contrôlons davantage la formation des jeunes, enseignons le respect de l’autre, les vertus chrétiennes et le droit plutôt que la sexualité débridée ….

    Ensuite, faisons en sorte que les décisions de justice et les peines prononcées soient appliquées, à commencer par les OQTF. Mais pour cela, il faudrait peut-être commencer par avoir un vrai ministère de la justice ! Mais il semble que le Ministre soit très pris, on n’entend jamais parler de lui…

    Enfin, Europe ou pas, faisons un vrai ‘’Grenelle’’ de la politique d’immigration et de la mise en place d’un vrai Ministère dit « de la Justice ».

    Il est temps que nos prisons ne soient pas parfois des « club méd » et que nos églises arrêtent de brûler !

    • Assez d’accord avec vous : vu la dimension totalitaire des gouvernements en place, la véritable priorité n’est pas forcément la peine de mort, mais que les peines prévues soient appliquées et vraiment exécutées (perpétuité = prison à vie et pas 18 ou 20 ans).

    • Même si sur le fond, la peine de mort est justifiée pour des auteurs de crimes odieux et/ou récidivistes.

  3. Sans doute est-il plus utile de prendre le mal islamique à la racine que de demander à l’État de s’adapter à la nouvelle réalité criminelle.
    Soyons prêts, certains de nos aïeux furent rejetés à la mer, si l’on ne veut pas que cela se produise cette fois en métropole, il faut appliquer la réciproque.

  4. Depuis le concile Vatican II, la dignité humaine prend une véritable importance et l’Eglise proscrit définitivement toute atteinte à la vie d’autrui, quelqu’un soit la raison. L’acte vengeur ne sera jamais une solution car en tant que catholique, nous sommes disposés à espérer pour le conversion des âmes. La peine de mort n’est que le symptôme d’une culture de la mort. Quelqu’un soit les motifs, il faut espérer et prier.

    • Ben non. Le bien commun passe avant.

      • C’est un péché contre l’espérance et contre la vie pour celui qui la commet.
        On ne passe plus par l’homicide pour punir aujourd’hui, il y a des moyens plus rédempteurs.

        • Il ne s’agit pas seulement de punition mais de légitime défense de la société face à des éléments dangereux. Le bien commun est premier sur la vie des méchants. Il n’y a pas de péché à tuer pour protéger l’innocent. Et preuve en est que les moyens d’aujourd’hui ne sont pas à la hauteur de la défense du bien commun.

          • Pour aller indirectement dans ce sens : Hollande avant 1944 : pas de peine de mort. Hollande 1945 et épuration : rétablissement de la peine de mort. Le retour de la peine de mort en France est inéluctable. C’est une question de survie du corps social en un temps où la violence illégitime fleurira de plus en plus dans les rues.

    • Il faut le faire, MOTTMAN : en quatre lignes, vous écrivez quatre sophismes (pour rester courtois).
      Que la dignité humaine prenne une véritable importance depuis Vatican II, voila ce que personne n’avait encore osé prétendre, pas même les gnostiques ou les modernistes… Fallait y penser !
      Que l’Eglise proscrive définitivement toute atteinte à la vie humaine, ce n’est pas du tout ce qu’elle enseigne explicitement sur ce point précis, cf. CEC N°2266 (version de référence = avant bidouillage indigne du Pape François, incapable de distinguer ses opinions perso des devoirs de sa charge).
      Que la peine de mort soit un acte vengeur n’est pas son motif principal : la peine de mort vise d’abord à retirer de la vie publique un coupable qui reste capable d’atrocités. C’est une mesure préventive rendue nécessaire par la quasi-certitude que l’assassin pervers fera de nouvelles victimes innocentes. Ne pas condamner à mort un tel être, c’est condamner à mort ses prochaines victimes. Ce que les “belles âmes” se permettent d’autant plus facilement qu’elles n’ont aucune vergogne.
      Quant à l’alternative (emprisonnement réel à vie) d’une part elle est théorique (n’existe nulle part), d’autre part, elle coûte une fortune à la société, donc au détriment d’autres services.
      Que la peine de mort soit le symptôme d’une culture de la mort est la cerise sur le gâteau. Comme le dit MJ, la peine de mort fait partie de l’arsenal du bien commun de la société. Et surtout ce que JP II a appelé le premier “culture de la mort” vise tout autre chose, qui s’est d’ailleurs développé après l’abolition de la peine de mort.
      En conclusion, cet article de Berbard Brenet est excellent par sa mesure et sa justification.
      La seule réserve théorique vient de Meltoisan : que ce chatiment soit détourné de son contexte ; par ex. un abus par LFI et les juges “rouges”, comme leurs comparses communistes en Chine, etc… Mais l’objection tombe dès lors qu’on considère qu’avec ces lascars, l’Etat de droit aura déjà été renversé.

    • Une société et un pays qui accorde tant de droits et de protection envers les pires criminels, et qui massacre plus de 200 000 enfants à naître par an (depuis bientôt 50 ans, faites le calcul) est une société bien malade…

  5. Cette question de la peine de mort est un peu une bouteille à l’encre. Chacun peut aligner des arguments de sens opposés. Disons qu’il est naturel de souhaiter la mort de celui qui vous a fait beaucoup de mal, mais que l’on peut quand même se féliciter que les pratiques pénales des Etats se soient adoucies On ne lapide plus les femmes adultères et les voleurs ne sont plus roués en place publique, hormis chez les talibans.
    J’appréciais le commentaire du Catéchisme de l’Eglise catholique publié en 1983, qui n’excluait pas totalement l’usage de cette peine mais souhaitait qu’un certain progrès des sociétés la rende de plus en plus anachronique.

    • « J’appréciais le commentaire du Catéchisme de l’Eglise catholique publié en 1983, qui n’excluait pas totalement l’usage de cette peine mais souhaitait qu’un certain progrès des sociétés la rende de plus en plus anachronique. »

      Vous m’avez intrigué et je suis allé vérifier : l’article a été modifié en 2018 par le pape François…

      https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20180801_catechismo-penadimorte_fr.html

      J’en étais resté à l’ancienne formulation, bien plus équilibrée : la peine de mort, oui, quand la peine de prison équivalente ne peut pas s’appliquer réellement.

      Aujourd’hui, c’est plus de peine de mort et… rien. Finalement, on est passé d’un niveau de justice (il faut la rendre) à la condamnation de l’instrument de la justice. Pour la justice, ben, on repassera…

      Curieuse conception de la justice… Très moderne. Saint Thomas a dû faire des bonds dans sa tombe…

    • Exactement.

  6. Thomas d’ Aquin
    somme contre les Gentils tome 3- ch 146 ;

    Il est permis aux juges d’ infliger des peines
    la providence divine a disposé qu’il y ait sur terre des hommes qui forcent les injustes , par des peines sensibles
    et présentes , à pratiquer la justice
    Il est évident que ces hommes ne pèchent pas en faisant ce qui est juste .
    Or il est juste que les méchants soient punis ; car par la peine la faute rentre dans l ‘ordre ;
    les juges ne pèchent pas en punissant les méchants.
    Nul ne pèche en exécutant l’ ordre de la Providence divine
    or l’ ordre de la providence divine veut que les bons soient récompensés et les méchants punis
    Donc les hommes qui ont autorité sur les autres ne pèchent pas en rémunérant les bons et en punissant les méchants.
    Ce qui est nécessaire à la conservation du bien ne peut être mauvais en soi.
    Or il est nécessaire à la conservation de la concorde entre les hommes que des peines soient infligées
    aux méchants
    Il n’est donc pas mauvais en soi de punir les méchants.
    Le bien commun est meilleur que le bien particulier d’un seul
    On peut donc retrancher le bien particulier pour que soit préservé le bien commun.
    Or la vie de certains hommes corrompus fait obstacle au bien commun, qui est la concorde de la société humaine
    Les hommes de ce genre doivent donc être retranchés par la mort de la société des hommes.
    Comme le médecin dans son opération vise la santé , qui consiste en la concorde ordonnée des humeurs, ainsi le gouverneur de la cité vise dans son opération la paix , qui consiste en la concorde ordonnée des citoyens.
    Or le médecin agit bien et utilement en coupant un membre gangrené , si le corps , à cause de lui, est menacé par la corruption
    c’est donc justement et sans péché que le gouverneur de la cité met à mort les hommes corrompus, pour que ne soit pas troublée la paix de la cité
    St Paul : « retranchez le méchant du milieu de vous « (Cor 5-6)
    Ainsi s etrouve exclue l’ erreur de ceux pour qui les châtiments corporels ne sont pas licites.
    Certains invoquent le fait que l’ homme aussi longtemps qu’il est dans le monde peut devenir meilleur.
    c’est une pensée futile ;
    la Loi dit : » tu ne souffriras pas que vivent les hommes maléfiques » ( ex 22-18)
    ce qui est interdit , c’est de tuer les hommes injustement .
    Il n’est interdit de tuer les méchants que lorsque cela ne peut se faire sans mettre en danger les bons.
    Le danger que la vie des méchants fait courir est plus grand et pus assuré que le bien que l ‘on attend de leur amendement.

    • Oui, je suis d’accord.

      À modérer avec l’ancienne conclusion du catéchisme de l’Église, quand elle disait qu’une véritable peine perpétuelle pouvait se substituer à la peine de mort. En théorie, c’est vrai. En pratique, la perpétuité n’existe que pour les victimes…

  7. Pour compléter votre commentaire sur ce qu’en écrit Saint Thomas d’Aquin : on peut trouver un article détaillé de 2017 sur ce qu’en écrit la grande tradition de l’Eglise sur le site laportelatine.org (Nom de l’article : “La peine de mort est-elle contraire à l’Evangile ?”).

    https://laportelatine.org/formation/morale/doctrine-sociale/la-peine-de-mort-est-elle-contraire-a-levangile-par-m-labbe-j-m-gleize-3-novembre-2017#:~:text=Et%20dans%20la%20Cit%C3%A9%20de,applique%20la%20peine%20de%20mort.

    Je comprends, toutefois, ceux qui ressentent la peine de mort comme violente et avais été le premier surpris de découvrir que la plus grande partie de notre Tradition chrétienne va dans le même sens.

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