Après l'entretien de Cécile Edel, le Salon Beige ressort de ses archives l'excellent éditorial qu' Henri Védas avait signé dans le bulletin de Choisir la Vie de janvier 2009. Il y montre de manière très claire que marcher pour la Vie est un mode d'action tout à fait complémentaire des actions plus discrètes que peuvent mener par ailleurs les associations pro-vie mais aussi l'Eglise. Toujours d'actualité, nous le reproduisons à nouveau :
"Opposer défensive et offensive est absurde – demander à n’importe quel général, ou à n’importe quel entraîneur de foot. Et ce qui est vrai pour le sport est vrai pour le mouvement pro-vie.
Les partisans du respect de la vie se voient d’ailleurs souvent obligés de mener des actions défensives s’opposant à la propagation sans frein de la culture de mort. En ce moment même par exemple, les évêques catholiques conduisent une action en profondeur pour éviter le pire lors de la révision des lois de bioéthique Sur le front de l’euthanasie également, plusieurs associations combattent pied à pied les pressions pour la légalisation.
Mais de même qu’une équipe qui ne joue qu’en défensive ne marquera jamais de but, le mouvement pro-vie ne peut pas se contenter de défendre un statu quo profondément contraire à la justice élémentaire. Il ne doit pas se contenter de ne pas perdre du terrain, mais combattre offensivement l’avortement légal et son cortège de malheurs.
Mais voilà : les méthodes qui fonctionnent en défense ne marchent pas nécessairement en attaque, et vice-versa.
Dans un entretien début novembre [2008, NDPC], Mgr Vingt-Trois, interrogé sur la tactique « discrète » adoptée par l’épiscopat dans le cadre du débat sur la bioéthique, disait son scepticisme quant à l’efficacité des manifestations de rue, telles que celles pour la défense de la famille ces dernières années en Espagne : « Je n’ai pas remarqué que les défilés qui ont eu lieu à Madrid aient empêché grand-chose ! Je peux me permettre de penser que, au moins sur le plan tactique, ce n’est pas la meilleure solution ».
Cette remarque vaut-elle pour le grand rendez-vous pro-vie annuel : la Marche pour la Vie, co-organisée par Choisir la vie ? Non, justement du fait de la distinction entre actions offensives et défensives. Comme les manifestations espagnoles, le combat que mène actuellement l’épiscopat sur la bioéthique est essentiellement défensif : empêcher la révision de la loi de 2009 de donner lieu à un glissement plus avant dans la culture de mort. Dans ce contexte, même si des contre-exemples existent, une action discrète est parfois la plus fructueuse.
Mais notre lutte contre l’avortement légal est, elle, offensive – elle vise à reconquérir un terrain que l’adversaire considère comme définitivement acquis. Et ce n’est pas les coulisses du pouvoir que l’on fera bouger les lignes : c’est en agissant sur l’opinion avec, malheureusement les armes du pauvre. Les médias ne nous feront pas de faveurs. Ils savent que notre première victoire serait que l’opinion sache que l’avortement légal est contesté, et non pas entré dans les mœurs. Ils ne se résoudront à le faire que si ils n’en ont pas le choix – si nous sommes des dizaines de milliers dans la rue.
La Marche pour la Vie est donc la meilleure chance du mouvement pro-vie de vraiment reprendre l’offensive. Certains fruits en sont déjà perceptibles : invitations dans les médias, dynamisation des réseaux, mobilisation d’une nouvelle génération de militants du respect de la vie…
A nous, par notre présence et, si possible, par notre militantisme, de lui donner la plus grande ampleur et la lus grande efficacité. Le chemin vers l’abolition de l’avortement passe, cette année encore, par la Place de la République."
Marie laure
J’ai envoyé un message à mon évêque .Sans réponse de sa part .je lui ai demandé de soutenir la marche du 17.Je ne le nommerai pas pour ne pas l’enfoncer mais je trouve leur attitude désolante,triste ,décourageante .Merci à tout ceux qui s’engagent
SD
Mgr Vingt-Trois : « Je n’ai pas remarqué que les défilés qui ont eu lieu à Madrid aient empêché grand-chose ! Je peux me permettre de penser que, au moins sur le plan tactique, ce n’est pas la meilleure solution ».
Traduction : il est urgent de ne rien faire. Les évêques en France pourraient commencer par enseigner les ravages de l’avortement au catéchisme, images et témoignages à l’appui. Ils sont à peu près aussi efficaces que l’épiscopat français à la veille de la seconde guerre mondiale contre le nazisme.
Heureusement qu’il y a une minorité d’entre eux qui montrent de réelles convictions en faveur de la vie !
Gousseau Manon
merci pour cet article synthétique très profond et d’une union parfaite avec les dires de notre St Père!
Je n’ai que 16 ans mais je suis très engagée dans le respect de la vie. Cela me désole de constater que des adultes, en pleine conscience, puissent affirmer que l’avortement est une liberté individuelle…. et la liberté de l’enfant ds tout ça?
merci aux supporters du Christ!