C'est à cette question qu'ont du répondre 4 prêtres interrogés par Monde & Vie. Florilège :
- l'abbé Christian-Philippe Chanut (diocèse de l'Essonne) : "Voilà une question bien embarrassante qui, comme à tous les prêtres, m’a été bien souvent posée et à laquelle je ne sais jamais trop que répondre. S’il s’agit de savoir comment j’ai eu la vocation, je n’en sais précisément rien, hormis qu’ayant devant moi un très honorable avenir humain, j’en ai ressenti violemment la conviction irrépressible."
- l'abbé Denis Coiffet (Fraternité Saint-Pierre) : "C’est très difficile d’expliquer ce qui est avant tout une vocation personnelle."
- l'abbé Christian Bouchacourt (Fraternité Saint Pie X) : "Pas commode de donner les raisons de ce qui est avant tout un appel de Dieu."
- l'abbé Philippe Laguérie : "Je l’ignore absolument. Toute autre réponse supposerait un motif que j’aurais considéré, soupesé, envisagé et finalement choisi. Rien de tel en l’occurrence. Je remercie Dieu de ne pas savoir, trente-six ans plus tard, ce qui m’est arrivé. Je dirai plus volontiers, avec saint Paul : «Je poursuis ma course pour tâcher de Le saisir puisque j’ai été moi-même saisi par le Christ». Et voila bien pourquoi je suis prêtre et combien heureux de l’être depuis trente ans : je n’ai rien saisi d’abord, j’ai été saisi. Cette incompréhensible initiative divine et ma passivité entre ses mains (qui est ma seule fierté !) est la seule explication possible et, sauf votre respect, la question est très mal posée."
Quant à la question "pour quoi", ils savent tous répondre, mais au vu de la longueur des réponses, je vous laisse le soin de vous procurer ce numéro.
senex
Le modèle de la vocation est l’Annonciation.Un messager de Dieu vient informer Marie de Son projet.Marie dit: Je suis là pour servir.Fiat.Magnificat Mais comment celà se fera-il ? c’est l’affaire de Dieu…Les réponses de ces prêtres montrent bien qu’ils ont été “démarchés”intérieurement (si l’on peut dire) et qu’ils ont dit “OUI” tout simplement, sans faire une psychanalyse alambiquée de leur engagement.Merci à eux, de leur témoignage.
Laurent
Et la réponse toute simple qui est “sauver autant d’âmes qu’il m’est possible de le faire dans cette courte vie” ne les effleure pas ?
Faut-il que ce soit Dieu qui se saisisse de nous pour que la vocation apparaisse ?
Je trouve assez triste de se réduire soi-même à un “jouet”.
cadoudal
la grande THERESE de LISIEUX souhaitait n’etre qu’un jouet entre les mains de JESUS ENFANT.
Laurent
Et son saint préféré (Théophane VENARD) ne se sentait pas moins depuis sa tendre enfance investi du devoir terrible d’évangéliser (ce fût le Tonkin où il gagna son passeport céleste par la décaptitation)
Dieu nous a donné le libre arbitre pour que notre choix soit d’autant plus le reflet d’un certain mérite éternel.
Quel mérite y-a-t-il à être un jouet ?
Cela doit être effectivement réjouissant de se sentir ainsi saisi par la main de Dieu, mais cette image me semble être à double-tranchant.
Alphonse
Il ne s’agit pas d’être un jouet.
Ceux chez qui la vocation se fait sentir gardent leur libre-arbitre et peuvent refuser la volonté de Dieu qui est qu’ils Le servent plus parfaitement que par le mariage.
Bien sûr que ces prêtres veulent sauver le plus d’âmes possibles.
Si vous avez bien lu l’article, la question était “Pourquoi êtes-vous devenu prêtre”, c’est à dire quelle en est la cause.
La cause est la volonté de Dieu que ces prêtres ont accepté, et qu’ils auraient pu refuser car ils conservent leur libre-arbitre.
Si vous continuez l’article, il y a écrit : “Quant à la question “pour quoi”, ils savent tous répondre, mais au vu de la longueur des réponses, je vous laisse le soin de vous procurer ce numéro.”
Cette question “Pour quoi ?” relève cette fois-ci du but de leur vie et non de la cause, et ils peuvent cette fois répondre “Pour sauver le plus d’âmes possibles”, et ils en disent même bien plus.
Etre un jouet, signifie seulement accepter avec bonne grâce tout ce que Dieu voudra pour nous. Et ce n’est pas sans mérite contrairement à ce que vous semblez croire, au contraire la seule manière de gagner tous les mérites que Dieu nous permet de gagner est d’accomplir exactement sa volonté, c’est-à-dire de se laisser guider par Lui, “d’être Son jouet”.
Dieu ne joue pas comme un enfant irraisonné, mais comme un enfant de raison qui veut notre bien et qui nous éprouve pour cela.