La Corée du Sud est un des pays où les expérimentations sur le clonage progressent de la manière la plus inquiétante : en mai dernier, il y avait été annoncé la "fabrication" de 31 embryons clonés.
Ces recherches se font avec un fort soutien de l’opinion publique : le dirigeant de l’équipe de chercheurs qui avait réussi ce triste exploit, le Dr Hwang, est devenu un héros national en Corée. Après un récent scandale touchant aux conditions dans lesquelles les ovocytes ayant servi au clonage avaient été recueillis, il a continué à être soutenu par la grande majorité des Coréens.
The Economist se demande pourquoi ce pays, pourtant "connu pour sa forte ferveur religieuse", se montre si favorable à ces expérimentations.
L’hebdomadaire explique que les Sud-Coréens se divisent, à parts égales, entre chrétiens et bouddhistes. Le bouddhisme, comme le christianisme, enseigne que la vie commence à la conception. Toutefois, dans la pratique, les deux religions sont influencées en Corée par la philosophie confucéenne, qui considère que la vie commence à la naissance.
Et malgré sa reconnaissance de l’embryon, le bouddhisme s’accomode dangereusement, lui aussi, du clonage :
Contrairement au christianisme, le bouddhisme ne considère pas la vie comme un "don" de Dieu, et n’a donc pas d’objection particulière au clonage. En effet, quand le Dr Hwang a récolté des cellules souches d’embryons humains clonés, il a cité sa propre foi bouddhiste comme motivation, y compris sa croyance dans la réincarnation : il a expliqué que les expériences étaient une sorte de "recyclage de la vie."