Mercredi 29 septembre, la commission des lois de l’Assemblée nationale examine la PPL n° 4021 annoncée pour interdire les « thérapies de conversion ». Les Juristes pour l’enfance s’inquiètent :
En réalité, ce texte entend sanctionner « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ».
Juristes pour l’enfance entend alerter sur un texte qui annonce de bonnes intentions mais pourrait avoir des conséquences catastrophiques notamment pour les enfants et adolescents en proie à des questionnements liés à leur genre.
Qui pourrait en effet s’opposer à l’interdiction des thérapies de conversion, pratiques violentes décrites par l’exposé des motifs comme « des pratiques pouvant prendre la forme d’entretiens, de stages, d’exorcisme ou encore de traitements par électrochocs et injection d’hormones » ?
En revanche, les députés ont-ils réalisé que ce texte s’oppose à tout comportement questionnant l’orientation sexuelle et l’identité de genre, comme si ces notions étaient des données stables et claires, alors que la réalité est bien plus complexe ?
En particulier, sous prétexte d’interdire les thérapies de conversion, cette proposition de loi empêcherait la prise en charge psychothérapeutique des enfants et adolescents présentant des questionnements liés à leur genre.
Les questionnements liés au genre font partie des nombreux questionnements que traversent les enfants et adolescents : alors que ces périodes sont caractérisées par le doute, l’incertitude, les tâtonnements, ce texte interdirait d’explorer les causes des questionnements liés au genre sous peine de se rendre coupable de vouloir « réprimer l’identité de genre » de l’enfant ou de l’adolescent.
Les parents vont-ils devoir laisser leurs filles de 14 ans se faire enlever pour toujours et totalement les seins, sans pouvoir en discuter avec elles, sous peine de se voir retirer l’autorité parentale ?
Les psychologues vont-ils devoir laisser les jeunes en souffrance se diriger vers les hormones, sans oser explorer les causes de leur mal-être de peur de risquer la prison s’ils étaient considérés comme ayant réprimé l’identité de genre de leurs jeunes patients ?
Alors que de jeunes adultes de plus en plus nombreux regrettent les traitements de modification de leur corps réclamés pendant leur adolescence, la PPL jetterait la suspicion sur les attitudes de prudence vis-à-vis des demandes de jeunes en souffrance.