Suite à un article du Monde à propos de sa démission, Jean-Paul Bolufer, ancien chef de cabinet de Christine Boutin, a écrit au "quotidien de référence" pour faire une mise au point :
"Me présenter comme un "catholique conservateur" "ancien militant contre l’avortement" est une caricature ridicule. J’appartiens à la famille des chrétiens sociaux et milite notamment à Evangile et Société, qui est une association oecuménique diffusant l’enseignement social."
Voilà Christine Boutin rassurée ("Je n’ai rien à voir avec cette affaire et j’en ai tiré les conséquences en me séparant de Jean-Paul Bolufer. Je me sens plutôt renforcée dans ma responsabilité." Le Figaro).
En effet, avoir abrité au ministère du logement un "catholique conservateur" et "ancien militant contre l’avortement" aurait été insupportable. Mais au Salon Beige, cela nous aurait plutôt fait plaisir…
xango
c’est vrai qu’être traité de “catholique conservateur” ,c’est une insulte!
il va se plaindre à la HALDE?
Malleus
En même temps, c’est un homme de la Chiraquie, donc je vois mal quelles attentes on pouvait en avoir.
Quant au Monde, je suppose que se dire “catholique” sans y voir de problème, c’est le début de l’intégrisme catholique.
Ensuite, pour se dédouanner, il faut préciser qu’on est “catholique mais pour l’euthanasie, l’avortement, la promiscuité sexuelle, l’utilisation des embryons en labo, l’adoption pour les homosexuels etc…”, ce qui rend à nouveau fréquentable bien que toujours un peu suspect pour le “journal de référence”.
arno
Jean-Paul Bolufer a profité du système de façon lamentable. Je ne comprends pas votre obstination à le défendre. Il y a des escrocs catho, c’est triste, mais ça existe!
Si la “catholicité” de JP Bolufer a certainement accéléré sa chute, c’est son manque d’intégrité qui en est la cause première.
J’étais habitué à plus d’honnêteté intellectuelle sur ce blog…
(@Arno
Il me semble que vous n’ayez pas bien compris mon sens de l’humour… Je ne vois pas en quoi je défends JP Bolufer en mettant en avant ses propos peu courageux.
Je voulais juste souligner que c”atholique conservateur” et “militant anti-avortement” sont plutôt des qualificatifs sympatiques à mes yeux…
Bonne année tout de même.
Philippe Carhon)
echo
On peut faire un parralèle avec l’affaire Gaymard et autres.Je ne veux pas mettre les pieds dans le plat de la petite famille catho mais même en reconnaissant l’engagement de la famille Lejeune (belle famille de Mr Gaymard) et la soi disant promiscuité avec certains groupes militants (OD?), je ne comprends pas comment Mr Gaymard formé à l’ENA dans l’écurie Villepin et proche de Chirac peux aussi s’afficher “catho de conviction”. De la même façon j’avais assisté à une conférence de Mme Boutin (que le Choc du Mois appelle “la Boutin de la République”) lors d’un congrés Ictus il y a plus de dix ans et je me pose encore des questions sur le tournant pris depuis… Il faudrait un label “Catho de conviction” avec des réponses claires sur des sujets précis : avortement, mariage homosexuel, adoption extra territorial (nouvelle traite esclavagiste), etc….
Sven Houghton
Beaucoup, dont je suis, seront aussi rassurés d’entendre Monsieur Bolufer protester publiquement qu’il n’est pas un chrétien conservateur, seulement un chrétien “social”, en un mot un opportuniste qui n’oubliait pas de profiter indignement de sa situation comme n’importe quel apparatchik.
Barbara
La honte soit sur lui s’il a réellement été militant anti-avortement et qu’il le réfute aujourd’hui. Cela mis à part, c’est vrai qu’il a eu des conditions de logement privilégiées. Cela fait sans doute partie des émoluments, comme certains salariés bénéficient d’une voiture de fonction. Mais c’est choquant. Et il est choquant aussi que le journal, avec les sources qui sont les siennes, ne dénonce que monsieur Bolufer et couvre toutes les autres personnes à bénéficier des largesses de la collectivité.
Pascal G.
Toute cette affaire, comme celle des Gaymard signifie :
– qu’on ne peut être catholique sans être persécuté pour cela lorsqu’on vit et travaille avec les partis politiques du système,
– qu’on ne peut en outre être catholique de conviction si on accepte en plus de se compromettre dans ces petits arrangements habituels aux lieux de pouvoir en France : avantages divers, prébendes et autres, sans être un jour ”tenu” et courir ainsi le risque de devoir se renier publiquement.
Parce qu’être un décideur d’un certain niveau, dans le public comme dans le privé, et dans une société ayant perdu tout sens moral, demande une conscience aigüe des devoirs et des obligations de chacun, et donc une réflexion constante sur la rectitude des décisions individuelles et collectives dans le cadre de son métier et de sa profession. Et souvent un courage exceptionnel pour dire non. En ce sens M. BOLUFER n’a pas fait pire que ce que font la plupart des catholiques chaque jour en France, chacun à leur niveau, à peine sortis de l’église dominicale : accepter les compromis qui mènent à la compromission.
Voilà pourquoi il ne faudrait pas faire de M. BOLUFER le bouc émisssaire des cathos de droite et de conviction français : lui mort, tous seraient blancs ? Pharisaïsme facile.
Lepante
Ayant connu Jean-Paul Bolufer dans le passé et l’ayant apprécié ,je suis un peu attristé par sa déclaration au MONDE.Jean-Paul Bolufer dés sa jeunesse s’incrivait dans le courant “national-catholique”.Alors que sa carrière de haut-fonctionnaire est terminée, je ne comprends pas bien cette volonté d’être un “chrétien correct”.
ludovic
Oui, c’est bien cela qui est choquant. Combien profitent de logement sociaux en ayant des situations financières meilleures que d’autres qui dorment dans leur voiture ? Beaucoup, beaucoup.
C’est pour cette raison que le logement social, initiative chrétienne en apparence, n’est pas forcément la plus adaptée au problème dramatiaque du logement.
ludo
Je ne comprends (ou ne préfère ne pas comprendre) ce que veut dire M. Bolufer.
Je voudrais simplement préciser que le terme social peut être légitimement associé au catholicisme (M. Bolufer dit chrétien social, il est vrai).
Le “catholicisme social” est un mouvement politique qui a ses racines au XIX° siècle. Ce mouvement était franchement catholique, défenseur du Saint Siège, contre révolutionnaire, anti-libéral (libéral aux sens philosophique et économique né des lumières et de la grande bourgeoisie), pro-famille, défenseur des ouvriers qui ne devaient pas être abandonnés au socialisme. Certains de ses avatars (Sillon de Marc Sangnier notamment) ont été au début du XX° siècle condamnés par les papes pour modernisme.
Il me semble que le FRS de Mme BOUTIN se rapproche davantage des origines du mouvement que de la démocratie chrétienne sociale.
La CSU en Allemagne, ou plutôt en Bavière, est un parti intéressant à étudier de ce point de vue, il me semble.
Jean
Lors d’un séminaire, au cours de mon DEA, je disais que, sans être catholique, j’étais toutefois d’accord avec la position antirelativisme de Benoît XVI. Un prêtre, face à moi, a montré sa désapprobation. Je lui ai vite expliqué que si le relativisme lui semblait tant cohérent avec la foi dans un monothéisme, il pouvait de suite changer de religion.
J’ai connu un procureur diocésain qui prétendait, quelques jours après l’élection de Joseph Ratzinger à la fonction pontificale, ne pas connaître le nom du nouveau Pape. Tout simplement, j’en suis sûr, pour ne pas être suspecté (ça va jusque là…) de sympathie envers la pensée ratzingérienne. Tant qu’il y était, puisque M. Ratzinger est un passionné de Mozart, il aurait pu renier son éventuel intérêt pour ce compositeur. Il y en a, j’vous jure !! Sans compter ceux qui, se prétendant Catholiques, croient être capables d’aller mettre une dérouillée intellectuelle à M. Ratzinger…
Une collègue catholique me disait ne pas arriver à croire qu’une vierge ait pu enfanter du Christ. Je lui ai répondu que si Dieu avait pu créer l’Univers, je ne voyais pas trop ce qui pouvait l’empêcher, par son Esprit, de permettre à une vierge de porter un enfant. Pourtant, cette collègue n’était pas spécialement catho-bo-bo…
Franchement, si, dès maintenant, ils commencent à relativiser (soutien à la construction des mosquées, oecuménisme ostensible, etc.) alors que le monde s’endurcit, que leur restera-t-il comme message à apporter demain, les différenciant des humanistes ?
J’ai connu un Catholique pratiquant qui disait ne pas lire la Bible, mais la connaître dans les grandes lignes, ce qui lui suffisait. Vu son mode de vie, je n’ai pas l’impression qu’il en connaissait les grandes lignes, mais la confondait avec les valeurs humanistes, certes pour beaucoup inspirées du Christianisme, mais édulcorées : le pacifisme béat, l’amour bo-bo (celui opposé à la guerre, comme on le sait depuis le fameux slogan), la simple gentillesse qui n’a rien à voir avec la transformation des vies et que même un athée peut témoigner, la tolérance qui empêche de désigner les dérives sociétales, etc.
Mais ces prétendus Cathos n’oseront jamais se distinguer du mal devenu bien (Esaïe 5 : 20), car plus on arrange ses convictions, plus on les arrange. Et, les pauvres croient que, ainsi, ils seront bien perçus, comme si l’avis du monde comptait davantage que celui de Dieu (ceci est dit dans un propos logique concernant la cohérence des convictions avec les actes, et peut donc valoir pour toutes les religions posant des commandements ; ainsi, quand je parle de l’avis de Dieu, j’en parle de manière abstraite et générale), alors que ce monde, demain, leur demandera de se dépouiller des lambeaux de foi qui leur resteront. Le même monde (ou plutôt Libé, pour oser un jeu de maux) qui a poussé le journaliste catholique “modéré” C. Hondelatte à quitter le journal de France 2. Le tour des “enfants” de Tincq arrivera aussi…
J’étonne parfois des connaissances de diverses croyances en disant que parce que je suis protestant convaincu de ma foi et de mon salut, je ne peux que comprendre, intellectuellement, la position ratzingérienne condamnant le relativisme. Ce, alors que je suis en désaccord, sur plusieurs points avec le Catholicisme. Parce que moi-même, je suis un Protestant antirelativiste, je ne peux pas condamner l’antirelativisme des catholiques convaincus, car cette position (et non “posture”, qui est le terme qui conviendrait surtout aux relativistes, à mon sens) est logique : ou l’on croit dans ce que l’on professe et on le vit, ou l’on ne croit pas et on produit les fruits de l’indifférence.
Et on reporte peut-être l’expression de ses convictions au lendemain…
En raison de l’indifférence générale, demain est annulé…
Mickaelus
Il n’y a rien d’étonnant, malheureusement, à ce genre de reniement. Quand un catholique sincère se met en tête de servir la république, régime de gauche, anti-catholique et d’essence révolutionnaire, il y a un moment où il doit choisir entre sa foi et la corruption. Il semble que ce soit fait ! Voilà où mène la prétendue droite, la républicaine.
lesloups
Je suis étonné de cette déception déferlante à l’égard de J.P.Bolufer. Nos amis dans les hautes sphères de l’Etat sont rares. Il a fait partie du Cabinet Chirac … et alors ? à cette époque, je puis en attester, il était un promoteur très actif de la Doctrine sociale de l’Eglise … et il semble l’être resté, si j’en juge par sa référence à “Evangile et Société” (allez voir le site avant de traiter JPB de “lâcheur”, vous y verrez par exemple un lien avec ICHTUS).
Il n’a pas renié ses engagements, lisez bien, il a parlé de “caricature” …
L’histoire de son logement, c’est un risque non assumé, question d’ambiance parisienne… si JPB faisait partie des “frères la gratouille” (les Francs Maçons, pour être clair), son logement ne poserait aucun problème. Les enfants de lumière doivent être d’une prudence de serpent. Cà vous étonne ?