C'est ce qu'a vécu un chef d'entreprise :
"Chef d’entreprise, Axel Arnoux a expliqué à la tribune de
l’Université d’Eté des nouveaux économistes comment son entreprise s’est
partiellement délocalisée pour sauver les emplois en France. Car seul
le marché mondial constitue un débouché suffisant et un produit met en
jeu des éléments en provenance de pays différents. La mondialisation n’a
pas détruit les emplois en France, elle les a sauvés ; la
réglementation, elle, est mortelle.[…] Son entreprise familiale, le Groupe Chauvin Arnoux, a été fondée en
1893. Elle fabrique des instruments de mesure pour les ingénieurs et a
déposé plus de 350 brevets au XXe siècle. L’entreprise emploie 1 100
personnes dont 800 en France. Le secteur des instruments de mesure a
presque disparu de France. Dans les années 1980, environ 30 000
personnes travaillaient dans ce domaine, aujourd’hui, il n’en reste que 2
000. « Ce ne sont pas les Chinois ou les Indiens qui ont tué les
emplois ! C’est l’Etat qui a détruit l’industrie des instruments de
mesure. Par la fiscalité et les réglementations…. ». Axel Arnoux le dit
plusieurs fois. Et il sait de quoi il parle. « Dans ce domaine, les
Chinois et les Indiens n’étaient même pas présents. Les Chinois sont
arrivés très tard et même aujourd’hui, leurs produits ne sont que des
produits basiques à moins de 50 euros l’unité ». Et Axel Arnoux de
montrer à l’auditoire son produit : « Celui-ci s’appelle le CA 8335.
C’est un Power Quality Analyse et il vaut dans les 3 000 euros. Pour le
fabriquer, il faut 20 000 heures de recherche, 1 500 composants
différents et 2 à 3 heures de production. Mais ce produit n’aurait
jamais pu exister sans le libre-échange car pour le réaliser nous avons
besoin de 5 000 pièces fabriquées dans le monde entier ! ». Les
composants de son produit viennent des Etats-Unis, du Japon, de
l’Australie, de Chine… Mais l’instrument est bien fabriqué en France,
dans son usine de Normandie. « Si Chauvin Arnoux a survécu, c’est
justement parce que le groupe s’est adapté à la mondialisation et a
profité du libre-échange. Nous avons ouvert des filiales en Europe, en
Amérique, en Chine et même au Liban. Nous avons encouragé la recherche
et l’innovation et nous nous sommes adaptés aux besoins des autres
marchés. La mondialisation a été pour nous une opportunité qui nous a
permis de continuer et de sauver les emplois en France : 85 % de nos
produits sont fabriqués en France ».Axel Arnoux est un patron qui sait que la concurrence est stimulante et
qu’il faut innover et s’adapter en permanence. Ce qu’il craint c’est
l’Etat et ses réglementations aléatoires. Et il donne l’exemple du logo
imposé par le Grenelle de l’environnement : une petite poubelle sur les
produits. « On nous a obligés à changer le logo car il n’était pas
conforme aux décisions du ministère. Nous avons perdu des centaines
d’heures de travail et de l’argent pour le faire. C’est ce qui tue les
emplois en France »."
Krasnouisk
C’est au MEDEF que cette personne devrait parler…!
Mais bon, la collusion du MEDEF et des politiques est telle qu’il n’y a plus grand chose a en attendre.
lefevre
Ne pas confondre modialisme et mondialisation . Le 1er est une ideologie , le 2nd le produit (et certes facteur) des progres technique.
Elzéar
Axel Arnoux nous dit le contraire de ce qu’il prétend démontrer. D’abord le CA 8335 n’est pas fabriqué en France, il y est assemblé. Ensuite, là où 30 000 personnes travaillaient, il n’y en a plus que 2000. Qu’il ait réussi à sauver ( pour combien de temps encore ? ) 800 emplois, c’est tout à son honneur. Il est normal qu’il en soit fier. Mais faut-il que son maintien ( relatif ) personnel lui fasse oublier le naufrage autour de lui ?
Lecteur
le seul “pouvoir” sans limite des politiques français, qu’ils soient socialistes de gauche ou de droite, ne parlons pas des communistes rouge ou verts, des fonctionnaires et des syndicats est un pouvoir de nuisance qui ne va aller qu’en s’amplifiant.
Entrepreneur
Il a 100 % raison. 100 % des pays qui ont fermé d’une manière ou d’une autre leurs frontières se sont appauvris. 100 % des pays qui les ont ouvertes se sont enrichis.
C’est de l’histoire. Par contre, il faut effectivement, si on ouvre les frontières, que l’Etat ne soit plus un Etat communiste …
Emmanuel
@ Elzéar.
Il est inexact – et pas correct – de dire qu’Axel Arnoux dit le contraire de ce qu’il prétend démontrer.
Même s’il utilise le terme “fabriqué”, Axel Arnoux ne dit pas autre chose que le CA8335 soit assemblé en France puisqu’il précise bien que les composants proviennent du monde entier.
Plutôt que de retenir les bienfaits du libre-échange, vous préférez jouer sur les mots.
De plus, Axel Arnoux impute une fiscalité largement excessive et une surréglementation étatique outrancière pour expliquer à la baisse dramatique de 30’000 à 2’000 personnes travaillant dans ce secteur. Il n’oublie donc certes pas, comme vous essayez de le dire, le naufrage autour de lui puisqu’il en parle et de plus, il en donne les raisons.
Soyons attentifs à ce que l’auteur de cette analyse veut faire comprendre. Plus que jamais, c’est des gens comme Axel Arnoux dont la France un immense besoin. D’urgence. A moins que vous convienne la perspective d’une France pauvre et peuplée d’assistés, comme en URSS à la grande époque.
Elzéar
@ Emmanuel
Je suis d’accord pour imputer à ” une fiscalité largement excessive et à une surréglementation étatique outrancière ” ce qui leur revient.
Mais elles ne font qu’accompagner la dérégulation mondialiste.
Plus vous perdez d’emplois, plus vous surréglementez pour donner le change. Opposer les deux est un petit jeu puéril. En outre, amalgamer régulation et protectionnisme outrancier est non seulement puéril, mais pas très honnête.
Bernard Mitjavile
Le problème d’un certain nombre d’idéologues à droite et en particulier autour du FN est de s’être opposé systématiquement à la mondialisation et d’avoir confondu mondialisation (une évolution aussi inéluctable que la démocratie pour Tocqueville) et le mondialisme (une idéologie cherchant le plus petit commun dénominateur entre les différentes cultures).
Jeannette
@Elzear
Je ne vois pas comment on peut acheter des ordinateurs, des téléphones, de l’électronique pour toutes nos machines industrielles, domestiques et nos moyens de transport AUX PRIX ASIATIQUES de production, et réguler pour leur vendre ce que sans ces importations nous ne pourrions pas produire, et surtout pas à aussi bas prix.
Une MERCEDES produit archétypique de l’industrie allemande, c’est en valeur au moins 60 % de composants et pièces non européens.
Ce qui tue l’emploi et le travail français n’est pas l’importation, mais le poids de l’Etat qui transfère sa gabegie et ses coûts exorbitants sur les fiches de paie : les entreprises françaises répercutent ces surcoûts par rapport aux pays étrangers, perdent leurs marchés, financent moins la RDD, déposent de mins en moins de brevets, et meurent.
Elzéar
@ Bernard Mitjavile
Depuis le temps que la mondialisation est conduite dans une optique mondialiste, bien malin qui parviendra à discerner ce qui relève de l’une de ce qui relève de l’autre. La distinction, qui n’est claire que sur le papier vient opportunément fournir aux gribouilles de tous poils un argument aussi facile que peu réaliste.
@ Jeannette
Qui vous parle de ne rien acheter à l’étranger ? Bien au contraire, je prétends ici défendre la possibilité d’achats durables à l’étranger. Car le déséquilibre aujourd’hui est tel que vous ne pouvez continuer à acheter à l’étranger qu’en augmentant la dette extérieure. Ça se termine comment ? D’accord, on peut faire la politique de l’autruche, c’est une solution. Mais justement, elle n’est pas durable.