Quand Nicolas Dupont-Aignan comparait les primaires à un “dîner de cons”

Après avoir torpillé sa propre liste aux européennes en excluant Jean-Frédéric Poisson (voir ici et ici), trop catholique à son goût, Nicolas Dupont-Aignan vient de proposer des primaires de la droite alors même qu’il avait toujours condamné ce principe (et ce n’est pas la première fois que NDA dit tout et son contraire). Voici ce qu’il disait en 2015 et 2016 :

un dîner de cons où les candidats allaient s’entretuer comme des crocodiles dans un marigot puant (2015)

2016 sera une année très politique, de mystification et d’escroquerie politique : le grand cinéma de la primaire, c’est une rupture fondamentale avec l’esprit de la Ve République (…) La primaire, c’est la privatisation du vote, la sélection du futur président ou du futur candidat par une organisation politicienne, un parti, qui sélectionne les candidats, organise les règles (2016)

Mais sans doute est-ce la seule manière d’exister médiatiquement au moment où Marine le Pen a annoncé sa propre candidature pour 2022. Elle lui répond d’ailleurs avec ironie sans exclure de travailler (à nouveau) avec lui :

Le président de Debout la France, qui avait rallié Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2017, «avait dit sur les primaires il y a deux ans ce que je pense moi-même en réalité: la primaire c’est le premier tour de l’élection présidentielle», a fait valoir sur Radio Classique la présidente du Rassemblement national, qui s’est dite «étonnée du revirement» de son ancien allié sur ce sujet. M. Dupont-Aignan «avait aussi dit que la primaire c’est un dîner de cons donc je suis un peu dubitative sur l’invitation», a ajouté en riant Mme Le Pen, qui doit déjeuner mardi midi avec M. Dupont-Aignan.

«Il faut être sérieux, on n’est pas dans un jeu de téléréalité. Nous sommes dans la préparation d’une élection qui est fondamentale (…). Commençons à travailler ensemble avec ceux qui ont envie de participer à cela» (…) Pour Marine Le Pen, «la primaire a démontré qu’elle était une arme de destruction massive des forces politiques. Ceux qui ont organisé des primaires ont disparu de l’élection présidentielle» en 2017. En outre, «la primaire ce n’est pas dans l’ADN de Nicolas Dupont-Aignan puisque ce n’est pas du tout la vision gaullienne des institutions», a-t-elle souligné.

Nicolas Dupont-Aignan serait bien plus crédible s’il n’avait pas refuser de soutenir la liste RN-PCD menée courageusement par Agnès Marion (RN) et Olivier Pirra (PCD, ex-LR) constituée récemment à Lyon où il s’est rendu :

C’est dans un petit café de la place Bellecour que le candidat Debout la France à la Présidentielle a annoncé sa volonté “d’unir les forces de la droite patriotique pour faire face à Macron” (…) Quant aux Municipales et Métropolitaine du mois de mars, le président de Debout la France a fait le choix de ne soutenir personne à Lyon, faute d’alliance ou de candidat.”

« Nous n’avons pas trouvé d’accord avec le Rassemblement national ou Les Républicains. On passe notre tour à Lyon », précise-t-il.[source]

Thomas Joly, le nouveau président du Parti de la France, est plus direct :

Seuls les naïfs et les opportunistes verront dans cette initiative autre chose qu’un énième gadget publicitaire dont le Président de Debout la France s’est fait, en même temps que de la pratique de la reculade, une spécialité (…) Le Parti de la France laisse donc Nicolas Aignan à ses rêves, a ses illusions, à ses manœuvres et à ses tentatives d’exister.