C'est la question que l'on se pose après avoir appris que les jihadistes de l'EI ont investi le site d'Al Muthanna, qui avait servi sous Saddam Hussein à fabriquer des armes chimiques dans un premier temps, puis à détruire ces mêmes armes par la suite.
Les autorités irakiennes ne savent pas ce que les jihadistes ont fait avec le matériel provenant de l'ancien programme d'armement chimique stocké dans deux bunkers, et qu'ils comptaient détruire. Les Irakiens ont annoncé qu'ils n'étaient plus en mesure de poursuivre le programme de destruction de ces armes chimiques tant qu'ils n'auraient pas repris le contrôle du site.
Plus grave: les jihadistes se seraient emparés de matériel nucléaire stocké à des fins de recherche à l'université de Mossoul. Les Irakiens pensent que ce matériel pourrait servir à la fabrication d'armes de destruction massive, mais ce n'est pas l'avis de Washington, qui pense que le matériau radioactif n'est pas de qualité militaire. En revanche, si ce matériel ne peut être utilisé pour fabriquer une bombe nucléaire, il pourrait servir autrement :
" […] si ces matériaux radioactifs ne peuvent pas être utilisés pour concevoir une arme nucléaire, ils sont susceptibles de servir à la fabrication d’une bombe radiologique (ou « bombe sale »), beaucoup plus facile, qui plus est, à mettre au point dans la mesure où il suffit de faire exploser un mélange radioactif pour contaminer un secteur déterminé. L’effet n’est pas spectaculaire (ce que recherchent les terroristes) mais il peut être très meutrier.
Ainsi, à Goiania, au Brésil, en 1987, seulement 20 grammes de césium trouvés dans un appareil de radiologie volé avaient suffi pour contaminer 112.000 personnes en l’espace de quelques heures (7 en mourront). En 2002, à Chicago, José Padilla (alias Abdullah al-Mujahir) fut arrêté alors qu’il comptait faire exploser une bombe radiologique pour le compte d’al-Qaïda. […]"
Plutôt inquiétant …