Au Canada, des divorcés se disputent la propriété d'un embryon congelé dans une clinique de fertilité, issu de sperme et ovules achetés 11 500 $ aux Etats-Unis. Le juge l’a considéré comme un bien matériel. Il a « estimé que, dans un monde idéal, [les embryons] auraient été divisés entre l’homme et la femme. Mais puisqu’il n’en restait qu’un et qu’il ne pouvait être vendu, le magistrat a décidé que l’embryon restant revenait à la femme », tout en demandant pour l’ex-mari un dédommagement d’environ 1 500 $, « ce qui correspond à la moitié de la valeur de l’embryon, en considérant ce qu’il a coûté ».
Dans un monde idéal il n'y aurait pas d'embryon congelé…
Aux Etats-Unis, dans l’Etat d’Arizona, une loi est entrée en vigueur le 1er juillet afin de régler les problèmes liés à l’augmentation des embryons congelés : désormais la garde d’un embryon sera attribuée à la partie qui a l’intention de permettre sa naissance. Aux Etats-Unis, les embryons congelés se comptent aujourd’hui par millions, entraînant une hausse inévitable des conflits liés à leur conservation. Jusqu’ici, les magistrats américains ont souvent statué en faveur de la personne qui refusait que les embryons soient utilisés, ordonnant parfois de les détruire au motif que personne ne peut être obligé de devenir parent.
La nouvelle loi entrée en vigueur le 1er juillet pourrait avoir un impact sur le débat concernant le commencement de la vie humaine. En effet, elle donne raison aux médecins pour qui les embryons congelés ne sont pas de simples tissus sur lesquels des personnes peuvent exercer un droit de propriété, mais des êtres humains, sujets de droits propres. En conséquence, les partisans de l’avortement ne décolèrent pas. Car si l’embryon congelé âgé d’un jour a droit à la vie, qu’en est-il de l’embryon qui croît paisiblement dans le ventre de sa mère ? La nouvelle loi pourrait donc remettre en question le meurtre de l'enfant à naître.