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Liberté d'expression

Que vaut une liberté d’expression qui ne sert pas le bien commun ?

Aymeric Pourbaix est interrogé dans Valeurs Actuelles. Extrait :

"La liberté d'expression est un bien, mais elle ne peut pas être un absolu. Après les attentats de janvier, on a eu l'impression qu’elle était érigée en rempart contre le terrorisme. Mais en réalité, il s'agissait d'une ligne Maginot bien fragile… Rien ne peut justifier ce qui s’est passé, mais que vaut une liberté d'expression qui ne sert pas le bien commun, demandait déjà le pape Léon XIII ? Une liberté qui se réduirait à la critique de toute autorité, des institutions, des religions en général et de l’Église en particulier ? Les mots peuvent, comme les actes, véhiculer de la violence, et c’est justement là que réside la responsabilité du journaliste. À l’inverse, la liberté d'expression exercée vers le bien et le vrai est capable d’élever le monde. Le pape François a d’ailleurs rappelé après ce drame que « la liberté d’expression devait être prudente et éduquée ».

Avez-vous l’impression que la liberté d’expression soit en danger ? Qu’est-ce qui la menace ?

Ce qui la menace peut-être le plus aujourd'hui est justement qu'elle soit vidée de son sens, et entendue comme la liberté de dire tout et n'importe quoi. Tout ne se vaut pas. Simone Weil, dans l'Enracinement, expliquait déjà que « quand les possibilités de choix sont larges au point de nuire à l'utilité commune, les hommes n’ont pas la jouissance de la liberté ». Il s'agit donc à travers la liberté d'expression, de réaffirmer ce qui fait le socle de notre civilisation et de notre culture.

Qu’est-ce qu’un journaliste chrétien ? Est-il "neutre" ? N’est-il pas influencé par ses convictions ? Comment concilier déontologie journalistique et croyances ?

Un journaliste chrétien est tout sauf neutre, si la neutralité existe. Sa déontologie est en tout point conforme à celle des autres journalistes, sa pratique professionnelle se doit d'être irréprochable, mais il y a effectivement une différence, qui le fait serviteur de ce qui le dépasse. Cela a plusieurs conséquences, comme celle de savoir voir ce qu'il y a de beau, ce qui construit, sans naïveté, mais sans catastrophisme non plus. Il sait aussi se situer parfois à contre-courant, quand la dignité de l'homme est en danger : je pense aux débats sur l’euthanasie, le mariage homosexuel, la GPA, le travail du dimanche…

C'est finalement ce service de la vérité qui constitue la grandeur de sa mission. Comme les autres journalistes finalement, sauf que pour lui la vérité est une personne, le Christ, pour lequel certains en Orient acceptent de mourir. Ce n'est donc pas uniquement un concept, une idée abstraite…"

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