La semaine qui s’ouvre sera décisive pour la Belgique, alors que la crise politique s’éternise. Sorti en tête lors des législatives du 10 juin, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, a poursuivi lundi, au 148e jour des négociations, ses entretiens avec les partenaires pressentis de l’"Orange bleue", la coalition regroupant chrétiens-démocrates et les libéraux flamands et francophones.
Pour pouvoir devenir Premier ministre, M. Leterme doit trouver d’ici à une réunion cruciale au parlement mercredi après-midi une amorce de compromis sur le dossier symbolique de l’arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV". Les principaux partis flamands, qui réclament depuis 40 ans que cette seule circonscription bilingue du pays soit scindé en 2 entités distinctes, exigent un geste avant de signer un accord de majorité avec les francophones. Sans "perspective claire de solution" dans les heures qui viennent, les partis flamands affirment qu’ils voteront mercredi la scission de BHV. Un tel vote n’aurait pas de conséquences pratiques immédiates, les francophones disposant de recours. Mais cela risquerait de faire éclater la coalition désignée pour former le gouvernement.
Selon un sondage, 9 Flamands sur 10 souhaitent le vote de la scission de BHV. Pour 84% des Flamands interrogés, la "première priorité" du prochain gouvernement doit être une réforme de l’Etat accordant plus d’autonomie à la Flandre. La même enquête révèle également que 44,4% des Flamands souhaitent l’éclatement de la Belgique, pour 53,1% qui s’y opposent. Et 63% des néerlandophones estiment que la fin du royaume est à terme inéluctable.