La signature, en 1993, d’un accord fondamental entre Israël et le Saint-Siège avait été un tournant majeur dans les relations entre le judaïsme et l’Eglise catholique. Mais, sur place, la négociation d’un statut juridique protégeant mieux les institutions ecclésiastiques (écoles, hôpitaux, etc.) piétine depuis des années. L’activité des congrégations religieuses s’en trouve pénalisée.
Ni l’accord fondamental de 1993 ni celui de 1997 reconnaissant à l’Eglise une "personnalité juridique" n’ont encore été approuvés par la Knesset. C’est toujours l’administration qui se substitue aux tribunaux en cas de litiges touchant les propriétés ecclésiastiques. Des exonérations fiscales remontant à l’époque ottomane, confirmées sous le mandat britannique, mais jamais inscrites dans le droit israélien, sont menacées : des taxes sont réclamées à des congrégations, qui sont dans l’incapacité de les acquitter. La délivrance de visas pour les chrétiens des pays arabes qui veulent séjourner ou étudier en Israël se révèle de plus en plus difficile. Quant aux populations des Territoires et autres pèlerins, les check-points, notamment sur la route de Bethléem à Jérusalem, leurs rendent la vie impossible.
Jeudi, "le développement des rapports entre Israël et le Saint-Siège" constituait l’essentiel de l’ordre du jour de la rencontre entre Benoît XVI et le président israélien, Moshe Katzav. Ce dernier a promis un "effort important" pour hâter la conclusion des avenants juridiques et financiers. La diplomatie vaticane s’efforce d’améliorer la vie des chrétiens de Terre Sainte, lesquels sont bien souvent victimes du conflit israélo-palestinien.