De Françoise Breynaert, auteur de La Venue glorieuse du Christ. Véritable espérance pour le monde, ouvrage préfacé par Mgr Rey, pour les lecteurs du Salon beige :
Les médias ont largement diffusés les rites païens dans les jardins du Vatican le 4 octobre 2019 en présence du pape et ensuite dans l’église santa Maria in Traspontina, ouverte à tous.
On s’étonne de voir ces cultes présentés comme amazoniens, et qui sont si nettement des cultes de fécondité, très ressemblant aux cultes de Baal, tant de fois dénoncés par les prophètes de la Bible, et que le prophète Baruch va jusqu’à qualifier de culte de démon [1]. Il n’y manque plus que les sacrifices humains, sans doute présents mais cachés [2].
On ne manquera pas d’entendre aussi, dans les discours prononcés le 4 octobre dans les jardins du Vatican, l’appel à un « monde nouveau » [3], sans aucune référence à la Venue glorieuse du Christ et à la purification du monde par l’anéantissement de l’Antichrist. Alors, j’ai décidé de prendre la plume…
Des accusations injustes
Il est injuste de se fonder sur le livre de la Genèse pour accuser le judéo-christianisme d’avoir eu « d’impitoyables conséquences » à cause de la phrase « soumettez la terre » (Gn 1, 28) car la Genèse demande tout autant de garder et de cultiver la terre (Gn 2, 15) en vue du repos et du culte divin le 7° jour. Les violences faites à la nature commencent avec une certaine manière scientifique d’extorquer de la nature ses secrets, elles continuent avec la prétention marxiste selon laquelle seule compte la création produite par l’homme, jusqu’à Ernst Bloch qui voit en l’homme son propre créateur.
Mais une vraie lacune théologique…
Ceci étant dit, il est vrai qu’il y a dans le christianisme occidental un problème, il ne vient pas de Gn 1, 28, il vient de l’augustinisme, qui laisse imaginer que le monde serait voué à la destruction. Si telle est la destinée du monde des prédicateurs, autant détruire le monde tout de suite ! En outre, n’avoir pour perspective que le jugement, ce n’est pas du temps engageant. Tant qu’on ne sort pas de l’augustinisme, la spiritualité chrétienne de l’écologie semblera « réapprendre » des non-chrétiens les notions de salut du monde (« sauver la planète ») ou de réconciliation (« se réconcilier avec la nature ») ! Tout ce passe comme si une idée chrétienne avait été oubliée par les chrétiens et reprise par les autres ! Or, c’est exact, c’est ce que j’appelle « le tournant de saint Augustin » et que j’ai expliqué dans mon livre « la Venue glorieuse du Christ, véritable espérance pour le monde ».
L’Eglise attend rien de moins que le retour de Jésus dans « la gloire » (et non pas corporellement). Sa venue (et elle seule) anéantira l’Antichrist (2Th 2,8). Il reviendra pour une « restauration » et une « régénération » (Mt 19, 28 ; Ac 3, 21), accomplissant le règne de Dieu « sur la terre comme au ciel » (Mt 6,10), avant de « remettre » le royaume au Père (1Co 15, 22-28). Le Christ reviendra dans la gloire pour le salut de ceux qui l’attendent (He 9, 28). Alors les hommes, dans la présence spirituelle et glorieuse du Christ et des saints qui l’accompagneront, s’organiseront en formant ce que saint Irénée appelle le « royaume des justes », « le prélude de l’incorruptibilité, royaume par lequel ceux qui en auront été jugés dignes s’accoutumeront peu à peu à saisir Dieu » [4]. Voilà une spiritualité autrement plus cohérente que les ersatz de spiritualité proposés par les courants écologiques laïcs.
Pouvons-nous préparer le règne de Dieu sur terre ? Oui, comme le dit Benoît XVI ? « Nous pouvons nous ouvrir nous-mêmes, ainsi que le monde, à l’entrée de Dieu…» [5].
Pouvons-nous collaborer avec les non-chrétiens pour préparer ce règne de Dieu sur la terre ? Oui ! Celui qui fait le bien vient à la lumière (Jn 3, 21), et lors de la Venue glorieuse du Christ, non seulement les chrétiens (qui ont témoigné de Jésus) règneront avec le Christ, mais aussi tous ceux qui auront refusé le mal (Ap 19, 4). Dans les temps très particuliers que nous vivons, il est donc très opportun de réunir les hommes de bonne volonté qui refusent la civilisation matérialiste, nihiliste et porteuse de mort.
C’est très concret et cela concerne tous les domaines. — agriculture : vivifier les sols pour produit une alimentation saine — économie : organiser les échanges avec des monnaies qui ne reposent pas sur des principes d’endettement — énergies : trouver des solutions propres — éducation : mettre au point des pédagogies pertinentes — culture : préparer des œuvres d’art à la gloire de Dieu… Etc.
Cependant,
La spiritualité écologique chrétienne, trop pauvre, est actuellement en danger.
L’écologie chrétienne ressemble trop à une pieuse velléité, à un chant d’église… Pourquoi ? Parce que la vérité sur l’Antichrist n’est plus enseignée. Avec Teilhard de Chardin, on imagine une évolution quasi organique vers des lendemains meilleurs. Non. Le Nouveau Testament évoque très clairement la nécessité de la manifestation de l’Antichrist, ou faux prophète, que seule la Venue glorieuse du Christ anéantira.
De là sans doute vient le malaise de certains chrétiens (plutôt de « gauche ») qui ont compris que le combat est une terrible bataille. N’ayant pas d’explication dans l’Eglise, ils quittent l’Eglise pour prendre « le maquis » ! (Généralement, leur violence n’a pas compris la nature eschatologique du combat, qui implique aussi tout le monde angélique et satanique).
Jusqu’à présent, on fonde l’ouverture au monde sur le fait qu’il y a un Dieu créateur unique, qui donne l’existence et la vie à tous les êtres. Et le fait que tous les hommes sont créés à l’image de Dieu. C’est bien, mais on en voit vite les limites : la ressemblance divine, obscurcie par le péché, appelle la Rédemption. La Rédemption est venue, mais elle a été rejetée en grande partie. Il y a donc une erreur à imaginer que de nos jours les autres religions soient analogues aux religions qui ont précédés l’Incarnation du Seigneur, et qu’elles sont encore de gentilles préparations au Christ. Non. De nos jours toutes les religions du monde ont tôt ou tard rencontré le christianisme et en ont rejeté tout ou partie de la révélation, préférant la perspective gnostique de l’homme qui se sauve seul ou la perspective messianique de l’homme qui impose par la force son idée du salut du monde.
De là vient sans doute le malaise de certains chrétiens (plutôt « de droite ») qui perçoivent dans cette « prétendue générosité » une trahison et une mise en danger du peuple chrétien.
Si nous voulons rassembler le peuple chrétien et lui donner une vraie spiritualité, il faut lui rendre l’enseignement sur la Venue glorieuse du Christ.
Si nous ne le faisons pas, certains deviendront gnostiques, attentifs aux énergies, aux horoscopes et au pain biodynamique jusqu’à négliger la Parole de Dieu et le Pain eucharistique…
D’autres tomberont dans le messianisme politique, prêts à prendre les armes pour imposer par la force une nouvelle forme de dictature, un nouvel ordre mondial,
L’Antichrist cumulera les deux dérives : gnostique, il pourra dire : Tout est Dieu et moi aussi, adorez-moi. Messianique, il pourra s’imposer par les armes pour le salut de la planète, avec son lot de morts pour réduire la population (à 500.000 habitants comme le rêvent déjà certains ?), son lot d’idéologies sexuelles, ses persécutions antichrétiennes, ses rites néo-païens ou tout à fait sataniques. A quoi s’arrêter dès lors que l’on ne reconnait plus Jésus comme le Sauveur ?
[1]Cf. Françoise BREYNAERT, Parcours biblique, Parole et Silence 2016 (imprimatur).
[2]Le CIMI (Conseil Missionnaire Indigéniste), organisation co-fondatrice du REPAM (Réseau Ecclésiastique Pan-Amazonien qui regroupe les évêques, religieux et laïcs des neuf pays de la zone amazonienne et qui par la volonté du Pape a travaillé étroitement avec le Vatican pour l’organisation du synode actuel) a reçu plus de deux millions de dollars de la Fondation Ford, une organisation pour l’IVG et la théorie des genres. https://www.lifesitenews.com/news/key-amazon-synod-organization-accepting-funds-from-american-multi-billion-dollar-pro-abortion-charity
[3]https://youtu.be/aNAVo0HwxVE
[4]Saint Irénée, Contre les hérésies,V, 32, 1
[5]BENOITXVI, Lettre encyclique Spe Salvi § 35.