Professeur de sciences politiques, ancien vice-doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et ancien recteur de l’Université catholique de Paris, Joseph Maïla livre son analyse.
Sur la solidarité entre les différentes communautés libanaises :
"Je distinguerais entre le lien patriotique, fondé sur la solidarité des abris et du malheur, et le lien politique consensuel. Après l’attaque israélienne, le premier est à son maximum. Le second, en revanche, est beaucoup plus fragile. Le chef de l’Eglise maronite, le cardinal Sfeir évoque l’impossible cohabitation entre l’Etat et une milice armée. C’est ce que les Libanais pensent. Le Hezbollah, après avoir pris sur lui d’enlever les deux soldats israéliens – initiative irresponsable – se montrera-t-il assez raisonnable pour mettre le bénéfice de son engagement dans le pot commun de l’édification du nouveau Liban ? Ses interlocuteurs sauront-ils éviter de faire de sa mise en cause leur seule stratégie commune ? La solidité du patriotisme libanais ne me paraît pas assurée d’avance."
Sur l’issue du conflit :
"Les plans avancés jusqu’ici concordent sur 3 points importants : la nécessité d’un cessez-le-feu, le déploiement d’une force d’interposition, la surveillance de toutes les frontières du Liban. Les propositions, en revanche, butent sur 2 obstacles – le désarmement du Hezbollah (que ce dernier refuse) et la position de l’Iran et de la Syrie. Comme aucune troupe extérieure ne peut prendre le risque de désarmer le Hezbollah, la question ne peut être réglée que par le dialogue inter-libanais […]. Or sans accord politique préalable, aucun pays n’acceptera d’envoyer ses soldats au Liban, sous peine de connaître le sort réservé en 1982 aux contingents américain et français.[…].
Pour la Syrie, le chaos libanais est une chance, et le Hezbollah une carte pour faire pression sur Israël. […] L’Iran fait la démonstration de sa capacité à projeter sa puissance à l’extérieur, et à déplacer le champ de la «conflictualité» du dossier nucléaire vers le Liban. Il est le véritable commanditaire du conflit actuel, et son principal bénéficiaire. […]
Ou bien l’Etat libanais existe, et il fait alors respecter la résolution 1559 de l’ONU, avec l’appui de la communauté internationale, ou bien il ne le peut pas, et les scénarios de tutelle et d’affaiblissement sont ouverts. La tâche est d’autant plus difficile que le Hezbollah est déjà victorieux de ne pas être défait. […] Ni Israël ni le Hezbollah n’ont intérêt à arrêter les opérations. La milice chiite campe ferme sur ses positions et fait la démonstration qu’elle n’a pas été atteinte. L’armée israélienne, quant à elle, n’a pas encore pris de gages territoriaux suffisants ni affaibli assez le Hezbollah. Dans tous les cas, les opérations se poursuivront aussi longtemps que les tirs de katioucha frapperont les villes israéliennes."
Sacrebleu
Démission du recteur de l’Institut catholique de Paris, Joseph Maïla, opposé à une “identité chrétienne plus affirmée”
http://www.minorites.org/article.php?IDA=9788
AFP 15.06.05 | 16h13
Le recteur de l’Institut catholique de Paris Joseph Maïla a remis lundi sa démission à Mgr André Vingt-Trois, chancelier de l’Institut catholique et archevêque de Paris, a-t-on appris mercredi auprès de l’Institut.
M. Maïla invoque notamment les difficultés de gestion de l’Institut alors que la subvention de l’Etat stagne et la soumission de l’offre académique à une logique financière, a-t-on indiqué dans son entourage.
Le quotidien La Croix a annoncé mercredi la démission de M. Maïla, qui était recteur de la “Catho” depuis septembre 2004, après en avoir été le doyen pendant huit ans.
Premier laïc à avoir accédé au poste de recteur, M. Maïla était favorable à “un fonctionnement plus harmonieux avec la société civile” et s’opposait aux partisans d'”une identité chrétienne marquée de manière plus forte”, selon son entourage.
C’est la première fois dans l’histoire de l’Institut, fondé en 1875, que son recteur démissionne, a précisé Geneviève Médevielle, vice-recteur et professeur d’éthique, qui assure l’intérim.
“Mis dans l’impossibilité de poursuivre mon mandat, j’ai remis ma démission de recteur de l’Institut catholique de Paris à notre chancelier, Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris. En vertu de l’article 20 des statuts canoniques, le vice-recteur, Soeur Geneviève Médevielle, devient recteur par intérim”, écrit M. Maïla dans un message diffusé au sein de l’Institut.
L’archevêché de Paris n’a pas souhaité commenter cette démission.
L’Institut catholique de Paris est constitué en association 1901, reconnue d’utilité publique. Son activité est régie par des statuts universitaires et civils, sous le contrôle du ministère de l’Education nationale et du Saint-Siège.
Il compte environ environ 15.000 étudiants. L’enseignement s’articule autour de trois pôles: théologie et sciences religieuses, lettres langues et sciences humaines, écoles supérieures et professionnelles, parmi lesquelles l’Essec.
Quatre autres universités catholiques existent en France, à Angers, Lille, Lyon et Toulouse.
Michel Janva
@ Sacrebleu :
Tout ceci est très intéressant et avait d’ailleur fait l’objet d’un post sur le Salon : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2005/06/la_catho_devien.html
Mais qu’est-ce que cela apporte au sujet actuel ?
formedable
“Le Hezbollah, après avoir pris sur lui d’enlever les deux soldats israéliens – initiative irresponsable – se montrera-t-il assez raisonnable pour mettre le bénéfice de son engagement dans le pot commun de l’édification du nouveau Liban.”
Quel engagement ? Une opération commando sur un térritoire étranger ?