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Tribune libre

Qu’est ce que l’esprit olympique ?

Qu’est ce que l’esprit olympique ?

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“L ‘important est de participer.” Cette maxime du Baron Pierre de Coubertin est-elle toujours d’actualité ? Rien n’est moins sûr. D’ailleurs, rien n’est moins sûr qu’elle ait correspondu un jour à une réalité.

Car même au moment du retour des Jeux Olympiques en 1900, cette participation désintéressée souhaitée par son promoteur était déjà écornée, les femmes n’étant pas autorisées à concourir, ces mêmes jeux ne s’adressaient alors qu’à une catégorie de la population.

Autres temps, autres moeurs me direz vous. Il en était néanmoins de même dans les Jeux antiques, formellement interdits aux esclaves et aux femmes. Tant est si bien qu’en dépit de l’universalisme véhiculé par les chantres de la morale olympique, il apparait assez clairement que ceux-ci s’inscrivent nécessairement dans un contexte sociétal changeant et reposent depuis plusieurs décennies sur la volonté politique de l’hôte. L’exemple des Jeux Olympiques de 1936 en est un exemple les plus célèbres, dérangeant, déroutant pour ces promoteurs comme pour ces contempteurs eu égard au succès de l’organisation nazie.

Alors qu’est ce que l’esprit olympique ? Dans le monde antique, il devait célébrer une trêve pacifique entre les différentes Cités-Etats du Péloponnèse et les historiens de l’époque nous rapportent qu’elle était effectivement respectée sous peine d’exclusion des Jeux.

Or, aujourd’hui, nous savons bien qu’il n’en est rien. Nous dénombrons une trentaine de conflits nés depuis 2000, toujours en cours, sans que cela ne remette en question la participation aux Jeux des Etats concernés par ces guerres. Sauf pour la Russie qui fait exception à cette règle édictée par les instances du CIO dont nous savons qu’elle est contrôlée de main de maître par les Etats-Unis. Mais, que je sache, lors de la parade des différentes délégations à la cérémonie d’ouverture, Israël, la Palestine, l’Ukraine, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Soudan, le Mali, le Soudan du Sud, la Syrie, le Yemen ,l’Arabie Saoudite, le Nigéria, le Niger, le Tchad, le Cameroun, l’Irak, la République Démocratique du Congo, l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie pour ne citer que les plus importants conflits ont joyeusement participé à cet événement sans qu’il ne soit question un seul instant de remettre en cause leur venue.

Il est alors assez cocasse de célébrer le Haut Commissaire des Nations Unis aux réfugiés (émanation de l’ONU, donc des Etats-Unis), Monsieur Filippo Grandi dont le travail certainement remarquable sur le terrain a probablement du faire sourire certains des participants hier soir.

Pierre de Coubertin visait particulièrement l’aspect mercantile de son époque et c’est bien dans ce sens que nous devons interpréter sa citation célèbre. Or, nous savons, là aussi, que depuis la présidence du CIO d’Antonio Samaranche dès 1980, l’idéal désintéressé des Jeux Olympiques a laissé place à une formidable machine à cash, à la constitution d’un véritable Etat parmi les Etats, à la gestion opaque pour ne pas dire secrète au sein de laquelle transitent des millions de dollars de transactions hors de tout contrôle. Financé à 90 % par des fonds privés (milliardaires et multinationales attendant nécessairement un retour sur investissement), le CIO d’aujourd’hui a quelque peu dénaturé le message du Baron.

Alors si l’esprit de l’olympisme ne réside pas dans la paix, dans le désintéressement financier, qu’en est-il du sport, des valeurs morales transmises dans la sueur, la solidarité d’une équipe, dans la perfection du geste, dans l’intelligence tactique ? Las… En entendant le serment ecclésiaste énoncé par les deux porte-drapeaux français Mélina Robert-Michon et Florent Manaudou, serment aux allures de profession de foi électorale (c’est dire…), je n’ai pu m’empêcher de sourire au passage de cet engagement de ne pas tricher (comprenez là, ne pas se doper) sans quoi les fourches caudines du CIO s’abattraient impitoyablement. La lutte contre le dopage est à géométrie variable et fortement imprégnée des enjeux politiques du moment, ça n’est pas un scoop.

Alors esprit, es tu encore là ? J’en doute.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON
Président IDNF

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4 commentaires

  1. “L’important c’est de participer”

    Sauf pour les russes bien sûr.

    Au fait qui décide de qui peut participer ou non ?

    https://m.youtube.com/shorts/dv950-ESiD0

  2. Le premier choc, ce fut de découvrir Jamel Debbouze qui n’est même pas un amuseur, puis un footballeur, dont un milliardaire a voulu exposer la statue le représentant dans un geste d’une vraie brutalité. Ce truc débordait de sa propriété privée sur la rue, en Bretagne, ce que le maire a interdit. Fameux exemple d’esprit sportif !

  3. Bizarre que l’article ne cite pas l’Azerbaïdjan dans les fauteurs de guerre. Car pourquoi exclure les Russes et non les Azerbaïdjanais qui font exactement la même chose ?

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