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Liberté d'expression

Qui décide de la liberté d’expression ?

Valérie Boyer (Députée UMP des Bouches-du-Rhône) et Sévag Torossian (Avocat et écrivain) signent une tribune dans Le Monde sur la liberté d'expression. Extraits :

"En matière d'expression publique, trois événements sans lien apparent sont venus clore l'année 2013, dessinant les tendances lourdes de l'incohérence du gouvernement actuel.

Le premier, sur lequel je souhaite obtenir des explications officielles, est la profanation de l'église de la Madeleine à Paris par le mouvement Femen importé d'Ukraine et se revendiquant féministe. […]

Quelques jours plus tard, le ministre de l'intérieur annonce son intention de faire interdire les spectacles du très controversé Dieudonné par voie de circulaire au nom des limites à la liberté d'expression. […]

Au nom de la liberté d'expression la plus effrénée, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) rend, à la mi-décembre 2013, un arrêt alarmant sur l'absence de « besoin social impérieux » de condamner le négationnisme du génocide des Arméniens. Tous les génocides, y compris ceux reconnus par la loi, ne seraient donc pas égaux selon la CEDH qui organise ainsi la concurrence des mémoires.

Entre ces trois événements, où est la cohérence en matière de liberté d'expression ? C'est qu'à l'heure actuelle, la cohérence n'est plus un critère de l'action gouvernementale. Qui décide aujourd'hui de l'admissibilité de l'expression publique et des limites à sa liberté ? Le législateur vote la loi, conformément à son mandat.

Le Conseil constitutionnel la valide ou l'invalide, conformément à sa mission. Le juge l'interprète et l'applique selon une époque donnée, conformément à sa fonction créatrice de jurisprudence. Et aujourd'hui, l'exécutif l'instrumentalise. Il pioche ce qui l'intéresse, sans aucune vision d'avenir et en mettant en danger sa légitimité. […]

Pour l'heure, M. Valls semble ne pas mesurer l'ampleur des conséquences juridiques pouvant découler de sa circulaire, mais la publicité prime aujourd'hui sur l'efficacité, la justice et la morale. Les limites à la liberté d'expression sont déjà fixées par la loi de 1881 ; la circulaire Valls n'est qu'un dangereux coup médiatique surabondant. […]

Encore une fois, le deux poids deux mesures qui caractérise l'action du gouvernement actuel sur bien des sujets n'est pas acceptable et choque profondément. […]"

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15 commentaires

  1. Quelqu’un pourrait il m’éclairer sur le concept de “morale” mis en avant par des idolâtres du relativisme ?
    Merci de me permettre d’allumer mes phares antibrouillard.

  2. il est évident que s’il y a 2 poids 2 mesures, le système ne tiend pas: il fallait d’abord interdire les spectacles outrageant la foi chrétienne, et les expositions scatologiques,avant de pouvoir,logiquement, interdire ceux de Dieudonné, ou tout au moins condamner ses aspects les plus provocateurs: or le Pouvoir a préféré répondre à la provocation; il n’est pas sur qu’il en sorte grandi auprès de l’opinion

  3. Ce sont les puissants qui décident. Cela me rappelle le nuage radioactif de Tchernobyl qui s’était arrêté pile poil à la frontière française. On est en pleine dictature de gauche. Toute la presse et dans un certain pouvoir, il n’y a qu’à lire les noms des journalistes,
    des génériques, des actionnaires . “y a pas photo”

  4. un arrêt alarmant sur l’absence de « besoin social impérieux » de condamner le négationnisme du génocide des Arméniens.
    Heureusement.
    Qualifier un fait de génocide est une responsabilité des historiens et non des politiques.
    Interdire de débattre d’un fait historique est du totalitarisme

  5. Humour :
    Les auteurs ont ils pris en compte les évolutions “sociétales” ?
    Joxe avait Carpentras,
    Valls à la quenelle !
    Mitterrand avait une femme de façade
    et 10 000 maitresses, le tout protégé par un groupe de gendarmes.
    Hollande enchaine les maitresses qu’il rejoint en scooter avec son officier de sécurité sur le porte bagage (et qui va chercher les croissants !).

  6. La question qui se pose de plus en plus, c’est de savoir comment nous allons nous débarasser de ces gens-là (pacifiquement s’entend, si c’est possible).

  7. Le génocide des Arméniens, peuple chrétien par excellence, a été reconnu par les historiens.
    Cette position a été avalisée par de nombreux pays dont la France.
    Mais là où l’on voit bien qu’il y a deux poids deux mesures, c’est lorsque la loi gayssot sanctionne ceux qui mettraient en doute le génocide des juifs alors que celui des Arméniens chrétiens peut, lui, être toléré voire encouragé.
    Messieurs vals et hollande et toute leur clique de sionistes (parmi lesquels ne se trouvent pas que des gens de gauche) ont de beaux jours devant eux.
    Mais qu’ils se souviennent bien que le Capitole n’est pas loin de la Roche Tarpéienne.

  8. admettons que notre sympathique Ministre de l’Intérieur ait raison, à propos des relents antisémites de certains spectacles de Dieudonné, et poussons la Logique un peu plus loin,puisque le Ministre se réclame des “valeurs” de la République: comment concilier les dites valeurs avec la Terreur et le Génocide Vendéen qui en sont à l’origine?
    Voilà du pain sur la planche pour les historiens et les théoriciens de tous poils

  9. @ A.F.
    Pas de panique! C’est l’islam qui débarrassera la planète de ces fous. Hélas nous ne seront pas là pour nous en réjouir, nous aurons été “débarrassés” avant.

  10. Lire la tribune solide de Dominique Jamet sur Boulevard Voltaire qui explique très bien comment Manuel Valls trouble l’ordre public et bouscule l’état de droit.
    Mais je pense que Manuel Valls a ouvert une boîte de pandore et a commis, plus qu’une faute politique, un crime contre l’intelligence.
    http://www.bvoltaire.fr/dominiquejamet/quand-manuel-valls-bouscule-letat-de-droit,46940

  11. A.F. voici la réponse d’un pacifiste :
    « Là où il n’y a le choix qu’entre lâcheté et violence, je conseillerai la violence. »
    de Gandhi

  12. Un petit résumé sur les débats ayant eu lieu depuis l’interdiction.
    http://www.blogactualite.org/2014/01/dieudonne-interdit-le-debat-continue.html

  13. Le CONCEPT DE LIBERTE D’EXPRESSION est pourtant simple et clair :
    “L’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, solennellement confirmée par notre actuelle Constitution, stipule : «La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.»
    Et l’abus de cette liberté a été clairement défini par la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, qui le distingue sous deux aspects : la diffamation des personnes et la diffusion de fausses informations.
    Et dans les deux cas, le droit de réponse et le droit de rectification suffisent à la réparation des dommages moraux éventuels, auprès des intéressés et du public.
    Mais depuis 1990, les idéologues dominants francais ont dans l’idée d’enserrer la liberté d’expression dans un carcan destiné à juguler leurs bêtes noires : la Shoa, la libre critique religieuse de l’Islam, l’histoire de l’esclavage, le génocide arménien (pour ce qui est de la Loi Francaise à ce jour mais il faut ajouter tous les tabous du politiquement correct pour lesquels nos députés n’ont pas encore légiféré).
    Aucune communauté n’est nommément désignée, mais aujourd’hui, les activistes musulmans et autres extrèmes-gauchistes sont les seuls à tenter d’utiliser ces lois qui ont été faites sous leurs pressions.
    Je ne parviens pas à comprendre qu’on veuille faire taire ceux qui, à tort ou à raison, remettent en question le discours officiel, tant du moins qu’ils procèdent à l’étude sérieuse et objective des données disponibles. S’ils ne diffament personne et s’ils ne diffusent pas sciemment des informations truquées, ils demeurent dans le cadre de la liberté d’expression qui est l’une des bases intangibles de la démocratie. S’ils commettent des erreurs ou des omissions, on a le droit de les critiquer et de les contredire, mais les bâillonner est un acte de despotisme insupportable.
    L’Europe a mis de siècles à se débarrasser du délit de blasphème et l’Homme a mis des siècles à conquérir sa liberté d’expression. La liberté d’expression est un droit acquis de haute lutte et pour lequel des révolutions ont été faites!!!!!!
    Chacun est libre de parler à son gré et avec toutes ses contradictions. Vous n’êtes pas d’accord? tournez les talons et allez voir ailleurs, mais ne baillonez pas ceux qui vous gènent.”
    Pierre Lance

  14. @Dauphin
    Je cite de mémoire Sainte Jeanne d’Arc citant Notre Seigneur :
    “Rayez la France de la carte du monde et je ré-écrirai son nom en lettre d’or”
    Clair ?

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