Le député Jean-Frédéric Poisson a signé une tribune dans Le Figaro. Extrait :
"la Cour de cassation affirme deux choses de la première importance. La première, qu’il est tout de même bon de rappeler, est que l’OMS n’est pas un organe compétent en matière juridique, et que le simple fait de suivre ses recommandations ne peut suffire à établir le droit. La médecine et la science sont une chose, le droit en est une autre. […] La seconde est que, par sa décision, la Cour de cassation intervient d’une manière forte dans le champ symbolique. Elle reconnaît implicitement que la qualité d’enfant n’est pas liée à la capacité de naître, ni à la viabilité, mais d’abord à l’existence dans le ventre maternel puis à la relation qui unit cet enfant à ceux qui l’attendent. […]
Ces deux aspects semblent relever d’une évidence telle que l’on se demande bien pourquoi les décisions de la Cour suscitent des oppositions aussi violentes. […] Cette réaffirmation semble gêner les «jusqu’au-boutistes de la loi Veil, qui lui donnent habituellement une portée qu’elle n’a pas, et que son auteur n’a jamais revendiquée. Donner aux fœtus morts toutes les marques de respect dues à l’humanité revient-il à remettre en cause la loi de 1975 ? On peut s’en plaindre ou s’en féliciter, mais non : les arrêts de la Cour de cassation rappellent le droit civil, pas plus, et pas moins.
En revanche, il est clair que ces trois arrêts affaiblissent la portée conceptuelle des défenseurs prosélytes de cette loi. C’est pourquoi ces arrêts, loin de constituer une rupture, sont une bonne nouvelle. Ils portent un coin dans la dimension la plus inacceptable du relativisme : celle qui, comme le soupçon et ses maîtres, fait peser sur l’homme, en particulier à naître, le doute sur son humanité elle-même. Ils obligent un peu plus ceux qui postulent que l’être humain n’est pas humain dès sa conception à rendre compte de leur opinion, par des moyens plus sérieux et plus établis que ceux qui sont habituellement utilisés. La faiblesse insigne des objections prononcées laisse cependant songeur sur ce point…"