L’évêque de Hong-Kong, Joseph Zen, sera l’un des 15 nouveaux cardinaux du consistoire du 25 mars prochain. Les interprétations de cette élévation d’un prélat connu pour son franc-parler (interview) face au régime communiste varient. Sur le site Liberté politique, Xavier Walter y voit "un signe du Saint-Siège adressé à la Chine" – mais que veut-il dire, et comment est-il reçu ?
On peut imaginer la joie des catholiques de l’ancienne colonie britannique, celle peut-être, s’ils ont appris la nouvelle, de leurs frères du Continent. Et les autorités de Pékin, l’Église "officielle", dite encore "patriotique" ? "Nous avons pris note que Joseph Zen a été nommé cardinal par le Vatican", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a ajouté : "Le gouvernement en avait au préalable été avisé." […]
Aucune félicitation n’a été adressée à Mgr Zen et cette réserve a conduit un observateur de l’Église de Chine à parler d’un accueil "neutre" […]. Pour sa part, le vice-président de l’Association patriotique – association catholique "officielle" – a affirmé que "plus il y aurait de cardinaux en Chine, mieux cela serait", et formulé le souhait que Mgr Zen "rendît à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu".
L’auteur rapporte un certain optimisme de Mgr Zen lui-même, qui espère une "normalisation" des rapports entre la Chine et le Vatican "avant les Jeux Olympiques de 2008".
Cet optimisme pourra être tempéré par des évolutions postérieures à l’article : le numéro 2 de l’Association patriotique a qualifié cette élévation au cardinalat d’ "acte d’hostilité envers la Chine". Dans la même interview, il affirme qu’il s’agit d’une tentative de déstabilisation du système socialiste chinois, qui "vient de Dieu" et que la Bible commande selon lui de "protéger".
Le père Richard Neuhaus pense que le Saint-Siège s’attendait à des réactions négatives de la Chine, et que le Pape a passé outre la prudence du cardinal Sodano, Secrétaire d’Etat, qui eût souhaité éviter un geste aussi fort. Une telle volonté donnerait en tout cas raison à l’analyse de Laurent Dandrieu la semaine dernière :
Après la nomination en juin 2005 du nouvel évêque de Shanghai, Mgr Joseph Xing, la première à se faire en accord entre Rome et Pékin […] la promotion de Mgr Zen confirme en tout cas que Benoît XVI a fait de la Chine un de ses chantiers prioritaires.
Eugène
Qu’entendez-vous, dans la citation que vous citez, par “Association patriotique – association catholique “officielle””?
Elle est officielle comme les prêtres français signataires de la Constitution Civile du Clergé pour les dirigeants révolutionnaires de l’époque?
Est-elle reconnue par Rome? Ou plutôt le Pape approuve-t-il cette idée de socialisme chinois qui viendrait de Dieu? Le communisme mêlé de capitalisme serait-il devenu soudainement bon?