Jean-Marie le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, dans France Catholique :
"Le débat sur la « PMA pour toutes » a caché les principaux enjeux de la prochaine révision de la loi de bioéthique. Cette thématique a submergé la scène médiatique, masquant ce qui se jouait réellement en coulisses. Invisible et insignifiant, derrière la scène, l’embryon humain sera, une fois de plus, la victime silencieuse de cette révision de la loi de bioéthique.
IL EXISTE un lien direct entre la pratique de la PMA et la recherche sur l’embryon humain puisque la pratique de la PMA en France a créé un stock d’embryons « disponibles » : les embryons surnuméraires. Dans le cadre d’une FIV, les techniciens produisent de 4 à 10 embryons pour n’en transférer qu’un ou deux. Les autres sont congelés en attente d’un éventuel projet parental, d’être donnés à la recherche ou bien d’être détruits. Cela représente un « stock » conséquent de plus de 220 000 embryons. Ils sont suspendus dans le temps, entre une hypothétique adoption, un possible « recyclage » et une destruction pure et simple.
Un embryon c’est déjà presque rien, un embryon surnuméraire ce n’est plus rien du tout, un embryon surnuméraire dépourvu de projet parental c’est encore moins que rien, avais-je déjà fait remarquer après les débats sur la loi de bioéthique de 2011. En l’état, ils sont inutiles. Pourquoi ne pas les rendre utiles ? Cet aveuglement ontologique sur leur nature les rend disponibles à toutes sortes de convoitises. L’industrie procréative et les laboratoires pharmaceutiques les instrumentalisent dans le cadre de nombreux projets.
Ces états généraux de la bioéthique ont été l’occasion pour les représentants du scientisme et du marché de formuler leurs projets au grand jour. C’est un grand déballage de revendications. […]"