Pierre-Olivier Arduin veut y croire :
" La question du futur statut de la recherche sur l’embryon est le sujet phare de la révision des lois de bioéthique qui débute le 8 février prochain à l’Assemblée nationale. Les travaux de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi présenté le gouvernement a donné lieu à des évolutions positives, mais l’économie générale du texte reste dangereuse (…)
Le projet de loi revu par la commission confirme donc que « la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires est interdite », les amendements socialistes réclamant de ne pas mentionner expressément la catégorie des cellules souches embryonnaires ayant été repoussés lors de la deuxième séance du 26 janvier (…) Concernant le système des dérogations, pas de surprise à propos de la première condition, la commission préconise de remplacer l’exigence de « progrès thérapeutiques » par celle, beaucoup moins contraignante, de « progrès médicaux », ouvrant la porte à des recherches « lysant » l’embryon uniquement dans le but d’optimiser la recherche pharmaceutique (…) Le nouveau projet de loi dispose ainsi que ces recherches ne pourront être autorisées que « lorsqu’il est impossible, en l’état des connaissances scientifiques, de mener une recherche similaire sans recourir à des cellules souches embryonnaires ou à des embryons » (…)
Pour donner un peu plus de crédit à ce principe de comparaison entre les différentes voies de recherche sur les cellules souches, la commission a adopté deux dispositions nouvelles que l’on ne trouvait ni dans la loi de 2004 ni dans le texte du gouvernement. Le projet de loi révisé mentionne en effet que « les recherches alternatives à celles sur l’embryon et conformes à l’éthique doivent être favorisées » (amendement AS 51 de Xavier Breton, UMP-Ain) et que l’Agence de la biomédecine sera désormais contrainte de fournir « une évaluation de l’état d’avancement des recherches sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, incluant un comparatif avec les recherches concernant les cellules souches adultes et les cellules pluripotentes induites » (amendement AS 12 de Xavier Breton et amendement AS 231 de Jean Leonetti) (…)
Il convient de saluer ces inflexions. Sur le plan symbolique, il est vrai que la différence éthique entre un régime dérogatoire et une autorisation de principe est loin d’être négligeable (…) Si le texte amendé par la commission spéciale et soumis à la discussion des députés mardi prochain comprend plusieurs dispositions inédites qui témoignent d’une timide inflexion sur le plan éthique par rapport au projet du gouvernement, il ne va cependant pas assez loin. L’unique solution respectueuse de la science et de l’éthique est bien celle qui consisterait à tourner la page de la recherche sur l’embryon."
Quelle que soit la façon d'appréhender la révision de cette loi, la lecture d'Yves Daoudal étant encore plus négative, il convient de se presser pour signer et diffuser la pétition lancée hier par l'ADV.