Y a-t-il en France un seul pédopsychiatre favorable à la PMA sans père ? Un pédopsychiatre, c’est-à-dire un médecin, souvent psychanalyste par ailleurs, s’occupant de la santé mentale des enfants (et non pas des désirs et « intentions » des adultes en mal d’ « infertilité sociale ») et témoins de leurs vraies vies.
Lors des auditions menées par la commission de l’Assemblée nationale pour la révision des lois de bioéthique, celle des pédopsychiatres le 7 octobre 2018 avait déjà tourné à la confusion du rapporteur très engagé dans le progressisme éthique. Rappelons quelques citations du Dr Lévy-Soussan :
- « Rien ne remplace un père. Ce ne sont pas des référents qui vont remplacer ce qu’il est du quotidien d’un père ».
- « Dans les situations classiques, il y a des risques. A fortiori, dans les situations non-classiques, on sait que les risques augmentent, et non seulement ils augmentent mais ils se démultiplient ».
- « Dans la grille de facteurs de risques parentaux, élaborée pour les procédures d’adoption, très vite on a vu surgir le risque de situation mono-parentale ».
- « Il y a une véritable sur-incidence des pathologies chez les enfants des femmes seules : dans une étude menée sur 65000 enfants, deux fois plus de risques de tentative de suicide et d’alcoolisme, trois fois plus d’addictions par stupéfiants ».
- « Pour nous, le désir d’enfant et le projet parental ne suffisent pas. On sait, dans le champ de l’adoption, à quel point ils viennent masquer des problématiques personnelles et de couple ».
Le Dr Lévy-Soussan affirmait aussi : « la majorité des professionnels de l’enfance partage mes propos ».
Et il s’avère effectivement qu’un autre pédopsychiatre, et également psychanalyste, le Dr Christian Flavigny vient tout à la fois de faire paraître un livre Le débat confisqué : PMA, GPA, bioéthique, « genre », #metoo…, d’accorder un entretien à Valeurs actuelles du 27 juin (PMA pour toutes : la désagrégation du lien familial) et enfin, avec le Dr Fontanon-Missenard encore pédopsychiatre et éncore psychanalyste !, de publier une tribune dans le journal La Croix(21 juin 2019), intitulée : « De quoi la « PMA pour toutes » est-elle le nom ? ».
Deux points importants ressortent de ces différentes interventions :
Le premier point est, pour la construction du psychisme de tout enfant, ce que le Dr Flavigny appelle la relation d’enfantement :
« La relation d’enfantement est la condition pour que l’enfant s’inscrive et se reconnaisse de manière pour lui compréhensible comme l’enfant du couple… Or cette relation d’enfantement est désormais disqualifiée en tant que socle psychique et affectif de la venue de l’enfant. Sont désormais décrétées parents des personnes à l’écart de la relation d’enfantement » ;
cela corrobore exactement ce que le Dr Lévy-Soussan décrivait en octobre 2018 sous le vocable de scène originaire :
« deux filiations existent pour chaque enfant : la filiation biologique et la filiation psychique. Chaque enfant doit pouvoir posséder une « scène originaire ». Dans le cas d’une parenté naturelle, les deux filiations (biologique et psychique) concordent. Dans le cas d’une adoption, ou dans le cas d’une PMA (avec don de gamètes ou d’ovocyte ou d’embryon) dans un couple homme/femme, l’enfant devra construire cette scène originairelui permettant de réassocier ce qui a été dissocié, pour faire comme s’il venait originairement de cet homme et de cette femme ».
La PMA sans père mettra donc l’enfant dans l’impossibilité de se créer une scène originaire.
« Ce serait une véritable discrimination : avoir deux types d’enfants, des enfants qui auraient une scène originaire avec un père et une mère, et toute une catégorie d’enfants où la science a décidé de les priver de cette scène originaire » (Dr Lévy-Soussan).
Le deuxième point souligné par les Docteurs Flavigny et Fontanon-Missenard est tellement formidablement évident : « la « PMA pour toutes » est le nom d’une société qui résume la venue de l’enfant à la fécondation de l’œuf ». En contradiction patente donc avec tous les discours qu’une partie schizophrène de la société tient sur l’avortement (souvent la même d’ailleurs que celle réclamant la PMA sans père et la GPA), déniant le statut humain à l’embryon.
Comme se multiplient les actions en justice contre l’Etat pour inaction et manquements aux obligations et engagements internationaux sur les plans climatique, de santé publique et d’environnement, on peut anticiper, si le projet de PMA sans père est finalement voté, l’attaque future de l’Etat par des enfants qui auront été privés d’une composante essentielle de leur socle psychique.
Le Dr Lévy-Soussan avait terminé son audition en répondant à une question sur la place de la technique :
« la science peut bouleverser les représentations psychiques que nous avons par rapport à l’humain. Et la bio-éthique, c’est comment garder cette humanité avec la technique. Le fil rouge, c’est le fil rouge de l’enfance qui n’a pas à payer cette hypertechnicité qui sera ensuite sans limite ».
Alors, y a-t-il vraiment dans la salle un pédopsychiatre soutenant le projet gouvernemental ?
Pitch
Poser la question, c’est déjà y répondre
C.B.
“qui résume la venue de l’enfant à la fécondation de l’œuf” Ah, zut, alors, dès la fécondation ça annonce la venue d’un ENFANT? Pas seulement après douze ou quatorze semaines durant lesquelles ce n’est qu’un AMAS DE CELLULES? Comment va-t-on présenter ça dans les cours de SVT?