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Pays : International

Reconnaissance de la souveraineté du Maroc au Sahara : vers un conflit avec Alger ?

Reconnaissance de la souveraineté du Maroc au Sahara : vers un conflit avec Alger ?

Jeudi 25 juillet, la veille de l’ouverture des JO, le ministère algérien des Affaires étrangères a publié un communiqué exprimant sa

« profonde désapprobation de la décision française inopportune et contreproductive en faveur du soutien français au plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental ».

Alger affirme vouloir « en tirer toutes les conséquences » en indiquant « que la France en assumera seule la pleine et entière responsabilité ».

C’est l’occasion de dénoncer le traité de 1968 et d’expulser les immigrés algériens…

La revue Conflits analyse :

En fait, jusqu’à présent et depuis plusieurs années, Paris avait réussi à maintenir l’équilibre entre Alger et Rabat, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, sur l’épineuse question du Sahara occidental revendiqué par le Maroc comme territoire marocain. Paris, comme l’UE, soutenait la proposition de l’ONU, ce qui était un moyen de retarder toute prise de position nationale sur ce dossier. […]

En réalité depuis plusieurs années, le rapprochement franco-algérien avait profondément irrité le Roi du Maroc au point que les relations entre Paris et Rabat étaient devenues « glaciales », le Roi refusant, dit-on, de prendre au téléphone le Chef de l’État français. Comment sortir de cette crise alors que de l’autre côté, le rapprochement avec l’Algérie n’a rigoureusement rien rapporté à Paris, si ce n’est les insultes algériennes et ingérences dans la politique intérieure française ? Pouvait-on être en froid durablement avec les deux grandes capitales du Maghreb ?

C’est dans ce contexte que Rabat, jouant finement, a fait part de sa volonté de rompre la glace avec Paris, mais à la condition que la France accepte, comme l’Espagne, de reconnaître la « marocanité » du Sahara, une fois pour toutes.

Mis devant le fait accompli, le gouvernement français a entrepris progressivement un mouvement sur ce dossier. D’abord en envoyant -fût-ce au prix du supplice de Tantale – le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, contempteur à Strasbourg du non-respect par le Maroc des droits de l’homme et thuriféraire de l’Algérie. Séjourné a dû reconnaitre publiquement le caractère « existentiel » pour le Maroc de la question saharienne ; puis en autorisant les entreprises françaises, couvertes par l’AFD, à investir au Sahara désormais « marocain » ; enfin, dit-on en écrivant au Roi à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire sur le trône, une lettre par laquelle Paris avancerait fortement sur ce dossier. À Paris, pour faire bonne mesure, on a poussé la gentillesse à sonder officiellement Alger sur les formules diplomatiques qui choqueraient le moins les autorités algériennes ; Toujours notre manie du « en même temps ».

Il faut donc désormais s’attendre à une nouvelle crise avec l’Algérie : report ou annulation de la visite de Tebboune à Paris, rappel de l’ambassadeur, annulation de contrats, etc.

Depuis trente ans en effet, Alger conteste l’annexion de fait de l’ancienne colonie espagnole au Sahara que Hassan II avait récupéré en 1975 en profitant de l’agonie et de la mort de Franco. Alger soutient la république sahraouie dont il abrite, dans des camps à Tindouf les réfugiés ne voulant pas rester sous occupation marocaine. Ce dossier est devenu désormais un accélérateur et un amplificateur de tous les accrochages algéro-marocains. Tout est prétexte à accroître la tension entre les deux pays.

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7 commentaires

  1. Dans les sanctions à attendre de l’Algérie, pourrait-on espérer le lâchage dans la presse du financement de la campagne de Macron de 2017 par un groupe d’industriels algériens ? Mais pas dans la presse aux ordres, SVP.

  2. En France, on ne doit voir que les drapeaux tricolores – et chouans !

  3. Le déficit de la sécu va devenir une Arlésienne, sans les centenaires (millénaires) héros bâtisseurs indispensables (etc…) nafricains ?!… Mais on va s’y faire ! Plus besoin du FN du coup ???

  4. C est plus “en même temps” mais ” tour à tour ”
    Un jour Macron léche les babouches des Algériens et se fâche avec le Maroc. Le lendemain il lèche les babouches de Mohamed VI pour se faire pardonner et se fâche avec l Algérie.
    Un peu de constance et d équilibre dans nos relations diplomatiques ne ferait pas de mal.

  5. Se fâcher avec l’Algérie , ce n’est pas grave, ils se moquent de nous depuis l’indépendance et nous envoient tous leurs crapules. Qu’ils se les gardent. ON n’a pas besoin de l’Algérie pour vivre, bien au contraire on fera bcp d’économies. Enfin si on n’a que l’inverti Séjourné pour faire de la diplomatie, on n’est pas sorti de l’auberge

  6. Si la France n’avait pas decouvert et exploité le petrole du SAHARA(Hassi Messaoud),d’abord nous serions encore la bas probablement mais surtout les algeriens n’auraient rien à y faire qu’ à ramasser du sable et le mettre dans des sacs!

  7. Rompre avec l’ Algérie ? Et après ? On a besoin de 2 600 000 algériens dont 40% ne font rien que vivre d’aides publiques ?
    Qui se soucie de ce régime corrompu et d’incapables, à part la France ?
    Ils se vendront au plus offrant .

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