A l’occasion de la visite du pape en Corse, le cardinal Bustillo a été interrogé dans France catholique. Extrait :
La piété populaire en Corse s’exprime sous de nombreux visages :
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La dévotion aux saints, souvent des saints martyrs qui ont marqué les premiers siècles de la christianisation de l’île. Sainte Julie et sainte Restitude sont ainsi les saintes patronnes de la Corse, sainte Dévote qui nous unit à la Principauté de Monaco occupant une place à part.
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Le culte marial : les Corses et la Vierge Marie entretiennent en effet une belle et longue histoire de dévotion.
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La Semaine sainte, au cours de laquelle les Corses se retrouvent sur les chemins de Croix tracés à travers l’île. Le Catenacciu de Sartène, l’Incatenatu de Bisinchi, les processions de Bonifacio constituent les manifestations qui ont traversé les siècles.
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Le Culte des morts, encore, où les traditions dans les familles, mêlant le religieux et le païen parfois, sont immuables.Cette piété populaire a même son incarnation : les confréries, qui perpétuent les traditions, accompagnent les prêtres et les familles. Elles sont plus de 80 et connaissent un renouveau dans l’île, assurant la transmission entre les générations.
Constantin de Vergennes écrit dans ce même numéro :
[…] Alors archevêque de Buenos Aires, en Argentine, François avait ainsi joué un rôle de premier plan dans la rédaction du document final de la Conférence d’Aparecida, qui réunissait en 2007 les évêques d’Amérique latine. « La piété populaire pénètre délicatement l’existence personnelle de chaque fidèle, et bien qu’elle se vive dans une multitude de personnes, ce n’est pas une “spiritualité de masses” », relevait le texte, bien loin du dédain qui avait pu s’exprimer dans les années postconciliaires. Les évêques réunis à Aparecida insistant même sur la portée évangélisatrice de la piété populaire, « chemin éducatif » de la foi.
« La bougie allumée dans un humble foyer… »
Cette portée évangélisatrice se retrouve dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium (2013) dans laquelle François s’exclame : « Ne contraignons pas et ne prétendons pas contrôler cette force missionnaire ! », songeant notamment à la piété des « pauvres » : « Je pense à la foi solide de ces mères au pied du lit de leur enfant malade qui s’appliquent au Rosaire bien qu’elles ne sachent pas ébaucher les phrases du Credo ; ou à tous ces actes chargés d’espérance manifestés par une bougie que l’on allume dans un humble foyer pour demander l’aide de Marie. » Plus récemment, le pape a rappelé dans son encyclique Dilexit nos (2024) comment la dévotion au Sacré-Cœur, profondément populaire, avait été moquée par les jansénistes, dans une attitude « élitiste ». […]
Et Emilie Pourbaix ajoute :
On la croyait éteinte… mais la piété populaire revient en force ! Chapelets, médailles, processions, culte des saints et des reliques, scapulaires… De plus en plus de personnes éloignées de l’Église s’emparent de ces signes de piété. « Tout être humain a besoin de sacré, de sens », souligne l’abbé Maximilien de la Martinière, curé d’un groupement paroissial à Élancourt (Yvelines). Malgré la disparition de la religion de notre société, la soif de spiritualité est bien là, mais elle s’exprime autrement. Pour y répondre, nos contemporains « piochent dans tout ce qu’ils peuvent, notamment les signes de la piété populaire catholiques » – que redécouvrent aussi de plus en plus de fidèles.
Cette forme de piété avait été négligée, voire méprisée, par la hiérarchie de l’Église en France, pendant les décennies postconciliaires. « Il y avait une tendance à vouloir se relier directement au Christ, sans médiation », constate l’abbé Matthieu Bévillard, Missionnaire de la Miséricorde divine. Cette forme de piété était aussi considérée comme trop populaire et superstitieuse. « On pensait que c’était un sous-produit du catholicisme. Pourtant, quand Jésus guérit la femme hémorroïsse qui touche son vêtement, il reconnaît dans son geste une foi authentique : il ne lui dit pas qu’elle est superstitieuse ! », rappelle l’abbé de la Martinière. […]
Autant dire que le cardinal Cupiche, qui vient de s’en prendre à l’agenouillement durant la communion, est totalement décalé.