D'Alain Sanders dans Présent :
"Le six-centième anniversaire johanniste nous vaut des dizaines
d’ouvrages dont quelques-uns douloureusement sulpiciens, certains
réussis, d’autres moins. Comme le dirait une célèbre – et très utile –
association de défense des consommateurs : « Que choisir ? » Eh bien, j’ai envie de dire qu’il ne faut pas hésiter : il faut – d’abord – choisir Le Procès de Jeanne d’Arc,
publié initialement chez Gallimard, en 1941, à partir d’un texte établi
par Robert Brasillach, et réédité par les Editions de Paris (avec une
présentation de François Bluche).Pourquoi ce choix prioritaire ? Parce que c’est Jeanne qui parle. Et que
tous les érudits, les historiens, les exégètes, les spécialistes, ne
feront jamais mieux – pour aider à la connaissance de Jeanne – que
Jeanne elle-même, admirable de courage, de foi et même, chapeau, vu les
circonstances ! – d’humour. […]Face à elle, Jeanne a des pédants et des méchants. Avec des mots simples
– mais inspirés – elle les renvoie dans les cordes. Ils veulent la
piéger, elle leur oppose son innocence. Leur style est amphigourique, le
sien est naturel, pur, lumineux. Et Brasillach le dit bien qui écrit : « Le plus émouvant et le plus pur
chef-d’œuvre de la langue française n’a pas été écrit par un homme de
lettres. Il est né de la collaboration abominable et douloureuse d’une
jeune fille de dix-neuf ans, visitée par les anges, et de quelques
prêtres mués, pour l’occasion, en tortionnaires. » […]"