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L'Eglise : Foi

Reproches infondés à la théologie du corps de Jean-Paul II

Reproches infondés à la théologie du corps de Jean-Paul II

Dans La Nef, le père Louis, prieur de l’abbaye du Barroux, critique l’ouvrage de Matthieu Poupart, Le silence de l’agneau, consacré aux abus sexuels dans l’Eglise. Extrait :

[…] Le fait que la théologie du corps de Jean-Paul II ne traite pas explicitement des violences sexuelles a, selon M. Poupart, « de très graves conséquences » (p. 169). Il accuse le saint pape d’un « refus opiniâtre de penser la violence sexuelle » (p. 129) et d’une « hiérarchisation perverse du mal » (p. 132) mettant, prétend-il, « le viol à la même enseigne que le libertinage » (p. 130). Disons tout d’abord que le viol n’est tout simplement pas le sujet de Jean-Paul II dans ses catéchèses visant à mieux comprendre et recevoir Humanae Vitae.

De plus, M. Poupart ne voit pas que cette théologie du corps (TDC) apporte de nombreux éclairages pour lutter contre les violences sexuelles dans l’Église. Dénoncer le lien entre les abus sexuels et l’œuvre de mort qu’ils opèrent chez les victimes est en effet le revers d’un lien lumineux expliqué par la TDC: celui qui unit sexualité et transmission de la vie. En développant toute une synthèse sur la dignité du corps et en montrant combien celui-ci est plus ou moins perméable aux facultés spirituelles de l’homme et à la grâce de Dieu, la TDC aide à comprendre que cette « perméabilité » ne concerne pas seulement la lumière mais, hélas ! aussi les forces des ténèbres, si bien qu’en violant le corps on atteint le fond de l’âme. En voyant la grandeur du corps humain à exprimer le don de soi, on comprend que ce qu’il y a de pire – les violences sexuelles – est un renversement diabolique de ce qu’il y a de plus beau. La TDC met aussi magnifiquement en lumière l’importance du consentement, sans le « réduire à la cérémonie du mariage » (p. 160) comme le prétend M. Poupart. C’est même une idée maîtresse de toute la TDC de considérer la « liberté intérieure du don » comme l’âme de l’union conjugale. Jean-Paul II emploie plus de 30 fois cette expression « liberté du don » en affirmant qu’elle est « le fondement de la signification sponsale du corps » (TDC 15-1). En outre, la TDC explique les ravages opérés par le péché originel dans la sexualité (TDC 30 à 33) et met en valeur les liens entre les forces obscures de « la triple concupiscence » (expression qui revient plus de 40 fois): avidité du plaisir, soif de posséder et volonté de puissance. Cela aide à comprendre la mentalité perverse des prédateurs.

Par contre, une caricature de la TDC peut avoir des effets désastreux en donnant une dimension mystique à la sexualité: n’est-ce pas précisément cette confusion des plans qui a entraîné chez certains clercs un aveuglement et une auto-justification des crimes qu’ils ont perpétrés ? Loin de mélanger les différents plans, la théologie du corps situe la sexualité à sa juste place, humble et grande à la fois, elle met en garde contre notre fragilité, stimule les époux, les prêtres et les religieux à une cohérence de vie, et suscite un immense respect pour chaque personne. […]

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