Le Gouverneur de l’état du Missouri a signé vendredi une loi réduisant à huit semaines le délai pendant lequel l’avortement est dépénalisé. Des exceptions sont prévues « lorsqu’il existe un risque de décès ou de lésions physiques irréversibles sur une fonction importante de l’organisme de la femme enceinte », mais pas en cas de viol ou d’inceste. La loi prévoit une peine de prison entre cinq et quinze ans pour les médecins pratiquant des avortements illégaux, les femmes, elles, ne pourront jamais être poursuivies en justice.
La loi doit entrer en vigueur le 28 août. Des contestations judicaires sont déjà prévues par les opposants à la loi, notamment par l’ACLU du Missouri, l’American Civil Liberties Union, qui a déclaré qu’elle « explorait toutes les options (…) pour empêcher l’entrée en vigueur de la loi ».
La loi interdit également les demandes d’avortement motivées par la race, le sexe ou un diagnostic médical comme la trisomie 21. Elle exige que le parent qui donne son consentement écrit pour l’avortement de sa fille mineure en informe le second parent.
Dans la clinique Saint Louis, seule clinique du Missouri autorisée à pratiquer des avortements, 3903 avortements ont été réalisés en 2017, dont 1673 avant la neuvième semaine, et 119 à plus de 20 semaines. En 2018, les chiffres provisoires font état de 2910 avortements, dont 433 à huit semaines et 267 avant la septième semaine.
C.B.
“La loi prévoit une peine de prison entre cinq et quinze ans pour les médecins pratiquant des avortements illégaux, les femmes, elles, ne pourront jamais être poursuivies en justice.”
C’est bien. Mais cette loi prévoit-elle que la société se retourne systématiquement contre celui qui est la cause de la situation? Pour au minimum l’obliger à financer le coût de l’être à venir, qui n’a rien demandé.