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Tribune libre

Résultats des élections allemandes : Une Allemagne ingouvernable ?

Résultats des élections allemandes : Une Allemagne ingouvernable ?

Les résultats du scrutin de ce week-end en Allemagne ont un petit goût de déjà vu en France : des partis traditionnels en perdition, une extrême droite en plein essor au discours mono thématique simple et imparable. Avec pour conséquence, l’accélération de la décomposition de l’échiquier politique allemand augurant pour les prochaines semaines d’une incapacité à gouverner un pays dont les difficultés économiques et sociales sont aussi au moins importantes qu’en France.

Le modèle politique allemand reposant sur la voie du consensus et des alliances contre nature réussies saura t-il faire face à cette nouvelle donne ? Certes, l’évolution du contexte politique en Allemagne était largement prévisible, les partis dits traditionnels, tout du moins ceux qui se sont succédé pour gouverner sans relâche depuis l’après-guerre, connaissant le même sort que ceux de France à savoir un rejet de leur électorat consécutif à l’absence de réponse satisfaisante face aux problèmes économique et sociétaux posés.

La crise COVID a été un révélateur de la défiance accrue des électeurs en Europe vis-à-vis de leur classe politique sur une thématique, la santé, que l’ensemble de la population considérait comme essentielle. En réaction aux manipulations et autres mensonges combinés des politiques et des medias, le peuple, français ou allemand, a cherché à se réapproprier le terrain politique en contestant toute décision provenant de ses « élus » dès lors qu’elle était de nature à remettre en cause sa propre souveraineté.

Et de fait, les problématiques liées au phénomène migratoire, à la crise en Ukraine, à la destruction des souverainetés par l’Union Européenne, aux difficultés économiques ont « extrémisé » les débats dans tous les pays européens. Ce qui est bien compréhensible puisque, une fois encore, les partis centristes étaient à la manoeuvre, représentés par une génération de jeunes impétueux, ces fameux « young leaders », trentenaires déjà démagogues d’une réalité à laquelle ils n’ont pourtant jamais été confrontés, enchaînant les conneries en autant de perles d’un collier qui s’allonge au fer et à mesure que les crises se succèdent.

La réaction du peuple ne s’est pas fait attendre : il ne veut pas de ce 21ème siècle dans lequel ses avortons bien nés souhaitent le faire rentrer, un 21ème siècle dans lequel la place de l’homme est effacée, dans lequel la Vie d’un Homme n’a pas plus d’importance qu’un produit commercial jetable, dans lequel les intérêts privés organisés autour de quelque fortune multi-milliardaire se substituent au Bien Commun.

Alors les Allemands, comme nous depuis quelques années en France, ont manifesté dimanche dernier leur souhait de changement, le retour de leur souveraineté et l’arrêt définitif de ces expériences hasardeuses. Avec 20 % des suffrages, l’AFD est encore loin de la prise de pouvoir mais force est de constater que le doublement de son pourcentage de voix est un signe fort et que la marge de progression est bien réelle.

Faut-il s’en réjouir ? Ces résultats semblent traduire dans les urnes cette volonté d’en finir avec une Union Européenne dont la politique migratoire pose davantage de problème qu’elle n’en résout notamment en matière de cohésion sociale et de sécurité intérieure.

Mais si les Allemands ont sanctionné les partis traditionnels, c’est bien parce que leur fameux modèle économique est à la peine pour ne pas dire en piteux état. Les PME, véritable ciment de la réussite allemande, sont fragilisées, liquidées en masse en raison de leur difficulté à pouvoir rembourser les prêts PGE octroyés pendant la crise COVID. Or, rebâtir une PME demande du temps et les pertes enregistrées depuis maintenant deux ans ne seront pas comblées de sitôt.

A cela, s’ajoute la défiance des Allemands notamment ceux de l’Est, laissés pour compte du fameux « Wirtschaft wunder » (« miracle économique ») et qui ont toujours eu le sentiment, malgré la réunification, d’avoir été mis de côté.

Avec un parlement dont la composition commence à ressembler étrangement à celle que nous connaissons, ne manquait plus que l’incapacité gouvernementale à diriger le pays, 3ème puissance économique mondiale encore aujourd’hui, mais qui devra affronter désormais les divisions internes.

La fameux couple franco-allemand tant vanté dans nos medias semble avoir vécu. La locomotive reste à quai pour grosses réparations.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON

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