Jeanne Smits, dans Présent, revient sur le refus du gouvernement de maintenir à 65 ans l'âge garantissant une retraite à taux plein pour les mères de 3 enfants :
"Une injustice envers les femmes, que l’exigence d’une même durée de cotisation que les hommes pour bénéficier automatiquement d’une retraite à taux plein ? Sans aucun doute : c’est même tellement gros que la HALDE s’en est émue pour dire que la réforme annoncée par le gouvernement «risque de pénaliser les femmes plus que les hommes». Parce qu’elles sont plus nombreuses que ces derniers à avoir eu des carrières professionnelles discontinues. En clair : parce que celles qui élèvent des enfants sont obligées ou font le choix de ne pas travailler pendant plusieurs années. 50% des mères de trois enfants ne travaillent pas pendant que leurs enfants sont jeunes […].
Or Eric Woerth […] s’était montré lundi soir particulièrement intraitable sur le sujet : «Ces bornes d‘âge sont non négociables car elles sont essentielles à l‘équilibre du système.» […] Le discours officiel est le suivant : si les femmes sont pénalisées, c’est parce qu’elles souffrent avant tout de l’inégalité des salaires (revenus moyens inférieurs à 17% par rapport à ceux des hommes), et c’est là qu’il faut agir. […] Donc : pousser davantage les femmes au travail comme le veulent les objectifs européens – la fameuse stratégie de Lisbonne – et imposer aux entreprises des augmentations de rémunération. Du point de vue du système de la répartition (mécanisme à la Madoff puisqu’on redistribue les cotisations en promettant d’hypothétiques reversements futurs sur l’apport des nouvelles générations), c’est du « tout bénef » : plus de femmes au travail, une assiette de cotisations plus importante, et moins de frais pour la politique familiale puisque les femmes ne peuvent à la fois s’investir totalement dans leur carrière et élever de nombreux enfants.
Ce jeudi matin, Laurence Parisot, présidente du MEDEF, a d’ailleurs défendu l’idée que la réforme n’est pas discriminatoire pour les femmes […] assurant que laisser partir les femmes à la retraite avant les hommes, «cela équivaut à entériner cette inégalité». « Inégalité » féconde pourtant, par laquelle celle qui met les enfants au monde est aussi la mieux placée pour s’occuper d’eux pendant leurs jeunes années… Cette célibataire sans enfants, héritière par ailleurs du premier groupe industriel du meuble en France, ne se place pas, on le comprend, dans une perspective familiale. […]"
PEB
On voit encore une fois que prime la logique purement comptable court-termiste.
Une mère de famille a donné la vie à des (futurs) cotisants. Elle a donc accompli un service national qui élargit l’assiette globale de taxation d’après-demain. On peut donc bien leur permettre de profiter des derniers petits bonheurs de la vie dans de meilleures conditions que les autres.
Il est vrai que l’éducation de la prime jeunesse est un acte gratuit. Et pourtant…
Ou alors, c’est beaucoup plus grave qu’on ne le pense.
Forcer les femmes au travail réduit la fécondité naturelle (au prix de crimes secrets contraceptifs et contragestifs) et accélère le remplacement de population.
De plus, le lien familial est, par nature, hautement subversif pour la technocratie qui n’a de cesse que d’arracher les enfants du sein maternel pour les placer dans des maisons nationales d’éducation, chères au totalitaire Gracchus Babeuf.
C’est vrai qu’avec sept à dix millions de jeunes de moins de 35 ans de plus (suivez mon regard!), toutes les caisses (santé, pension et chômage) seraient sans doute parfaitement équilibrés. Avec un peu d’ingénierie, on aurait même pas eu besoin de déraciner tant de populations hors de leur berceau naturel (les Japonais l’ont bien compris avec la robotisation des chaînes de production).
Toutefois, les soixante-huitards auraient dû céder le pas devant toute cette force juvénile!
Ethos
PEB,
merci pour votre contribution, je la fait mienne bien entendu.
Et je ne dis pas dans quelle exaspération sont des bonnes et petites gens qui refusent la grève de ce jour. Ils gagnent 1,2 K€/mois, ont 55 ans, ont élevé 5 enfants, voient les remboursements fondrent comme neige au soleil, voient des exogènes toucher les prestations qu’ont leur refuse, et cela depuis des années.
Au comptoir où refroidissait mon café à 13 heures aujourd’hui, une humble mère de 5 enfants qui venait de me servir, disait “il est trop tard pour faire la grève”. Elle n’a pas l’ENA ou l’ESSEC, voire un BAC de 1970 en poche. Non. Mais elle a compris la dérive criminelle de tous les gouvernements depuis 30 ans.
Et elle n’y croit plus.
Le court-termisme, c’est le signe de la myopie de nos prétendues “élites”, dénoncée par feu Pierre Chaunu.
mme
Pourtant ces mères sont exemplaires, elles mènent souvent de front leur emploi et la vie à la maison. C’est elles qui gardent souvent les enfants lorsque le foyer se désunit, c’est à considérer non ?
“Si elles souffrent d’inégalités, c’est au cause du salaire…” qui n’est pas égal à celui de l’homme : c’est se ficher du monde que de dire cela. Une femme réclamant l’égalité de salaire n’a pas forcément un emploi-homme de référence dans l’entreprise.
C’est bien des réflexions de fonctionnaires (nantis) sans expérience de l’entreprise pour sortir une telle ineptie !
Il faut se rendre à l’évidence que ces gens ne nous représentent plus, ou si peu :
leur politique n’a plus rien à voir avec la gestion du Bien commun, toutes leurs lois détruisent la Famille ainsi que l’économie de notre pays.
Et ils espèrent leur ré-élection en 2012 !
lama12
Je connais une mère de famille qui n’a qu’un taux de remplacement de 33 %, après avoir élevé ses enfants.
Une façon simple -et juste- de compenser sa perte de retraite , serait de lui garantir la reversion de 100 % de la retraite de son mari, en cas de veuvage.
maman15
Bien dit,lama12.Et le salaire parental recommandé par le Compendium ?
Merci à Jeanne de parler en notre nom.La cause des mères de familles n’est jamais à l’ordre du jour,à droite comme à gauche.
md
Cette effervescence folle de tout bord autour des retraites ne serait-elle pas une fumée sans feu ?
Il semblerait qu’à partir de la génération née en 1966+ il n’y ait plus de problème lié à la repartition, car justement grâce au travail généralisé des femmes le nombre des cotisants a pratiquement doublé.
Maintenant, on pourrait s’interroger qui a intérêt à faire de la fumée ? Cette “réforme” des retraites ne serait-elle pas encore une attrape électorale du genre celle des Roms pour faire croire à une frange de l’électorat de droite, ici eg patrons PME etc, que l’on va dans son sens?
Jeanne Smits
@ md.
Plus de cotisants peut-être à partir de 1966… mais le père n’est souvent plus en mesure d’être soutien de famille car un salaire est souvent insuffisant pour faire face aux frais de base. Donc, quelle que soit l’évolution apparente des salaires, le mode de vie imposé à de nombreuses familles prouve que leur valeur n’est plus la même. Voyez la part des loyers et des transports par rapport à cette époque-là !
D’autre part, les femmes entrées sur le marché du travail en 1966 ont déjà apporté leur écot au système de retraite par répartition. Cet argent-là s’est envolé depuis longtemps, réparti entre les retraités. Et ce sont aujourd’hui, donc, avec leurs cohortes qui arrivent à un âge certain, davantage de salariés qui partent à la retraite, chacun avec une base de salaire dévalorisée comme je l’ai décrit plus haut.
Amitiés
Jeanne Smits