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Bioéthique / Culture de mort : Eugénisme

Révision de la loi bioéthique : Une première victoire contre l’eugénisme !

Révision de la loi bioéthique : Une première victoire  contre l’eugénisme !

Le projet de loi bioéthique a été débattu cet automne à l’Assemblée nationale. La PMA « pour toutes » est le sujet le plus médiatique de cette révision législative ; cependant elle n’est pas, loin s’en faut, l’unique enjeu. Ce texte gouvernemental contient des dérives relatives à la recherche sur l’embryon. Il a également été l’occasion de faire émerger la question de la trisomie 21.

Le député Philippe Berta, suivi par la majorité de son groupe MoDem, avec le député Jean-Louis Touraine et nombre de ses collègues LREM, ont proposé par voie d’amendement d’étendre le diagnostic préimplantatoire (DPI) aux aneuploïdies (anomalies du nombre de chromosomes). Cette revendication visait directement la trisomie 21. Pour Agnès Buzyn, ministre de la Santé, il s’agissait de « la question éthique du projet de loi la plus difficile à trancher ».

L’objectif était clair : après une sélection dans l’éprouvette, empêcher la naissance d’enfants porteurs de trisomie 21. Philippe Berta n’a pas hésité à associer certains enfants porteurs de trisomie 21 à des « légumes ». Certains de ses collègues n’ayant pas manqué de critiquer sa vision « scandaleuse » du handicap, il a justifié sa proposition au motif que l’avortement des bébés trisomiques serait inéluctable.

Agnès Buzyn s’est opposée à cette revendication qui revient à dire « à la société que l’on est effectivement d’accord pour éliminer, en le sachant, un certain nombre de pathologies, essentiellement celles que l’on sait trouver le plus facilement, c’est-à-dire les trisomies ».

Cette extension du DPI a fait l’objet de vifs débats dans l’hémicycle le 7 octobre dernier. Après plus de deux heures de confrontations, les députés ont dit non au tri des embryons sur leurs caractéristiques chromosomiques en rejetant ces amendements.

Pour une fois, la logique eugéniste n’a pas eu gain de cause. Le débat a libéré la parole sur l’enjeu de l’inclusion des personnes fragiles, qui doit commencer avant la naissance, comme l’a si bien dit Thibault Bazin (LR – Meurthe-et-Moselle) : « La vraie inclusion consiste à reconnaître, pour ces futurs enfants plus ou moins déficients (…), la valeur de leur vie avant leur naissance, à les accueillir, à les accompagner et en tout cas à accompagner les familles qui les accueillent. »

La cohérence d’une politique d’inclusion qui se soucie de la vie avant la naissance a prévalu. Daniel Fasquelle (LR – Pas-de-Calais) l’a exprimé : « Il ne sert à rien de faire des grands discours et de lutter pour l’inclusion scolaire des enfants handicapés, si nous débattons ce soir d’un tri épouvantable visant à ce qu’il n’y ait plus d’enfants handicapés.»

La voix du respect de la vie a été ce soir-là la plus forte. Patrick Hetzel (LR – Bas-Rhin) a rappelé l’essentiel :« Il faut se garder de perdre de vue la dimension humaine. Nous devons prendre en considération la vie. »La puissance du marché n’a pas eu gain de cause, comme l’ont évoqué Pascal Brindeau (UDI – Loir-et-Cher), « Il me semble extrêmement dangereux de penser à ce procédé médical en termes d’économies »,et Blandine Brocard (LREM – Rhône) : « Chacun a un bébé différent ! Acceptons de ne pas être dans la science, dans la rentabilité. »

La représentation nationale, dans toutes ses variantes politiques, a dit NON à la « fabrique sur-mesure »qui ouvre la porte « à toutes les démesures »(Dominique Potier, député PS – Meurthe-et-Moselle) ; elle a ditNON à ces amendements qui « en réalité sont eugénistes », selon les termes de Patrick Hetzel (LR – Bas-Rhin).

La Fondation Jérôme Lejeune se réjouit de cette victoire contre l’eugénisme. Les défenseurs de la vie des plus vulnérables ont remporté, le 7 octobre dernier, une première manche. Toutefois, le risque n’est pas définitivement écarté. Cette question sera de nouveau débattue au Sénat dans les semaines à venir.

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