Robert Ménard, maire de Béziers, fait le point, pour Boulevard Voltaire, sur les différentes initiatives d’union des droites que l’on voit apparaître en France, loin des états-majors parisiens.
Certains, en effet, jugent cette union des droites « restrictive » ou « ringarde » et lui préfèrent un « rassemblement national » allant « au-delà ».
Au-delà ? Mais avec qui, concrètement ? Les troupes de Jean-Luc Mélenchon ? Tout cela n’est pas crédible. Pendant des années, les mêmes ont tendu la main à un Jean-Pierre Chevènement, espérant une alliance des souverainistes de droite et de gauche. En vain. Non, ce qui a changé, c’est la volonté du peuple de droite de ne plus se faire voler la victoire à cause d’états-majors incapables de s’entendre alors que sur les sujets, les problématiques essentiels, nous sommes globalement d’accord.
Mais vous-même avez expliqué que vous ne voteriez pas pour une liste conduite par Marine Le Pen, Nicolas Dupont Aignan et Jean-Frédéric Poisson…
Aux Européennes, devriez-vous préciser. Et si cette liste se définissait simplement comme « anti-Union européenne ». En effet, je ne suis pas d’accord avec ceux qui expliquent que Bruxelles est une « dictature ». Si je combats la bureaucratie bruxelloise, si je veux qu’on donne plus de place à nos nations, je n’en crois pas moins à une civilisation européenne, seule susceptible de s’opposer avec succès à une domination de l’entertainment américain, à ces GAFA qui sont la version moderne du Big Brother du roman de George Orwell. Mais je constate depuis quelques mois que les positions évoluent. Et dans le bon sens. Jean-Frédéric Poisson et moi avons d’ailleurs signé, ensemble et sans état d’âme, l’Appel d’Angers : nous avons trouvé, sous la plume de Guillaume Bernard, l’initiateur de cet appel, des formulations qui conviennent à tous. Je constate également que, du côté du FN, on ne fait plus de la sortie de l’Union européenne ni de celle de l’euro un préalable. Peu à peu, ils reviennent à une position plus raisonnable, et préfèrent parler de réformer, de l’intérieur à présent, la structure qui était, à leurs yeux, hier encore, responsable de tous nos maux. Tout cela milite pour que nous nous retrouvions au coude à coude, toute la droite réunie, lors des prochaines échéances électorales.
Reste qu’à Béziers, vous avez expliqué que vous souhaitiez vous représenter mais sans demander le soutien de quelque parti que ce soit. Certains l’ont mal pris…
Ils ont tort ! Je suis respectueux des partis politiques mais je ne crois pas à une union des droites sur le modèle de l’union de la gauche des années 70. Je ne crois pas à un simple cartel de partis politiques. Cette façon de faire de la politique est dépassée. Emmanuel Macron a signé son arrêt de mort. Il nous faut aujourd’hui mobiliser bien au-delà des partis. C’est bien pour cela que nous gagnons à Béziers ! On peut avoir envie de participer à la vie de sa commune sans, pour autant, adhérer à une formation politique. Si le rassemblement de Béziers en 2016, Oz la droite, n’a pas eu de suite, c’est bien parce que je l’imaginais alors comme un accord entre appareils. Et c’était une erreur. Encore une fois, il faut partir de la base, de la province. Il nous faut une droite girondine, ancrée dans le quotidien. […]"
Anne
“de réformer, de l’intérieur (les institutions européennes).
C’est impossible puisqu’il faut l’unanimité des 27 pays. Robert Ménard est un doux rêveur. Même Macron était parti à Bruxelles pour modifier le statut des travailleurs détachés. Ce fut un flop. Pourquoi ? Parce que sur ces 27 états, il y en a toujours un qui y a intérêt.
La solution est simple. Il faut sortir de l’U.E. pour en bâtir une autre plus respectueuse de la souveraineté des pays.
X
M. Ménard est favorable à l’euthanasie. Il le dit dans son livre. Il n’est pas non plus hostile à l’avortement.
Il veut également arracher “les musulmans aux extrémistes islamistes”. Idem son dernier livre qu’un ami m’a montré
Il est donc tout à fait compatible avec les LR.
Machin
Les déceptions se sont succédées ces derniers temps, avec les saillies de ce monsieur sur son vote aux européennes et son absence de reconnaissance du ventre vis-à-vis du parti qui l’a fait élire à Béziers.
Il aurait pris la grosse tête ? j’espère me tromper.
Véronique
Certes,un cartel de partis ne fonctionnera sans doute pas car trop de concessions devraient être faites au risque de présenter un programme trop mou, de ne pas rassembler suffisamment d’électeurs. N’oublions pas que certains partis sont “grillés” ( FN, LR ); Bref, les égos rechignent et la France s’enfonce !
Mais comment gouverner sans un programme et une équipe clairement identifiables par les électeurs ?
Ne faut-il créer un nouveau parti de droite , avec des personnalités venant du FN , de DLF et des autres partis actuels de la “vraie droite” mais sans leurs anciennes étiquettes ?
Malheureusement, je crains que les égos, les partis, là encore, ne soient pas prêts à s’effacer pour relever la France…