Selon La Croix :
Le refus des évêques africains, le 11 janvier, de bénir les couples homosexuels a créé la surprise au Vatican. Où l’on semble prendre subitement conscience de l’importance démographique du catholicisme africain.
Certains à la curie se demandent comment Rome n’a pas été capable d’anticiper cette réaction. Outre que le cardinal Fernandez a rédigé sa note tout seul, sans la faire circuler au sein des dicastères compétents, la très faible présence de ressortissants africains au sein de la curie, depuis la démission forcée du cardinal Peter Turkson, à la tête du dicastère pour le développement humain intégral, en 2021, quelques mois après le départ du cardinal Robert Sarah, ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, explique sans doute cela. On ne compte qu’une vingtaine de ressortissants africains à la Curie.
Une présence qui ne reflète pas la réalité de l’Eglise catholique en Afrique. Les catholiques de ce continent représentent désormais près de 20 % des fidèles. Un chiffre qui ne fait qu’augmenter, et qui pourrait, selon certaines projections, atteindre 40 % d’ici à 2100, alors que l’Europe catholique meurt, que l’Église en Amérique latine commence à décroître et que l’Asie stagne.
La question de l’homosexualité, sa définition doctrinale et l’accueil des personnes homosexuelles au sein de l’Église, pourraient être l’un des « points importants » d’un futur conclave. Un catholique sur cinq vit en Afrique. Le nombre de baptisés catholiques en Afrique s’élève à 265 millions (en hausse de plus de 3 % par rapport à l’année précédente) sur un peu plus de 1,3 milliard d’habitants, soit 19,4 % de la population africaine. Le continent africain compte 36 535 prêtres diocésains en 2021 sur un total de 407 872 dans le monde.