« Le 30 septembre 419, Jérôme s’endormit dans le Seigneur »
L’héritage authentique de Jérôme n’est ni ses reliques perdues, ni ses fondations dispersées au vent des invasions successives : c’est sa Bible latine, cette œuvre méconnue des contemporains mais qui a doté l’Eglise romaine d’un trésor sans prix. Reconnue par le Concile de Trente comme « la meilleure et la plus sûre des versions authentiques, elle nourrit seize siècles durant, la spiritualité et la réflexion catholique.
Né dans une famille aisée de lointaine origine grecque, Eusebius Hieronymus (Jérôme) vient au monde au milieu du IVe siècle, en Italie du Nord-est. Très vite, il révèle des dons intellectuels de premier plan, en sorte que ses parents l’envoient faire de brillantes études à Rome. En réaction au règne de l’empereur Julien l’Apostat, Jérôme décide de recevoir le baptême (en une époque où ce sacrement était souvent repoussé fort tard), puis de devenir moine. C’est dans le désert de Syrie qu’il vit sa première expérience monastique, qui ne durera pas.
Revenu à Rome, il devient le secrétaire du pape saint Damase mais, après la mort de celui-ci, part fonder une communauté monastique à Bethléem, où il vivra, étudiera et écrira jusqu’à la fin de sa vie, à plus de 70 ans.
Moine et écrivain, saint Jérôme laisse une oeuvre de premier plan, constituée de traductions des Pères grecs, de commentaires exégétiques, de textes spirituels et de livres de polémique contre les hérétiques, ce qui lui vaut d’être l’un des quatre ” Docteurs de l’Eglise latine “. De tempérament emporté, saint Jérôme ne fut pas toujours facile, plaisant, ni même juste ! Trop souvent les passions l’ont conduit à de regrettables excès. Et des larges querelles – Rufin d’Aquilé – restèrent légendaires. Ses écrits virulents – duel ininterrompu contre les hérétiques -, lui valurent aussi de concentrer la haine des pervers. En lui les hérétiques haïssaient celui qui leur reprochait leur vie et leurs crimes.
Mais Jérôme entre surtout dans l’histoire comme celui qui, par un travail gigantesque et passionné, a donné à l’Eglise latine une version de la Bible écrite dans une langue admirable. Cette version nourrira la réflexion et la prière chrétiennes durant seize siècles, détrônant par ses qualités les autres versions latines et méritant le titre de Vulgate, c’est-à-dire de ” version commune “. La Vulgate dépasse en majesté et en poésie les Confessions d’Augustin, les hymnes d’Ambroise, sans parler de Cicéron. Pouvait-on rêver plus belle gloire que celle d’interprète de Dieu ?
Ecrit avec passion par Anne Bernet, ce livre se lit comme un roman. Historienne reconnue, Anne Bernet pose le décor, les faits, les hommes. Romancière tant appréciée, elle leur donne la parole et nous fait vivre dans les coulisses, une aventure extraordinaire.
Nouvelle édition d’août 2025. La précédente reçu le prix Renaissance 2003.
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Saint Jérôme, Anne Bernet, Editions Clovis, 408 pages, 27 €.
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