Extrait de la catéchèse du Pape de ce jour, consacrée à Saint-Robert Bellarmin :
"Saint-Robert Bellarmin, dont je veux parler aujourd'hui, nous porte par la mémoire au moment de la douloureuse division de la chrétienté occidentale, quand une grave crise politique et religieuse conduisit à la séparation de nations entières du Siège Apostolique. Né le 4 Octobre 1542 à Montepulciano, près de Sienne, il était le neveu, par sa mère du pape Marcel II. Il reçut une excellente formation humaniste avant d'entrer dans la Compagnie de Jésus […] Puis, appelé à Rome en tant que professeur au Collège romain, il fut nommé à la chaire d'«apologétique»; durant la décennie où il occupa ce poste (1576 – 1586), il élabora une série de leçons qui aboutirent par la suite aux "Controversiae", devenues immédiatement célèbres pour la clarté du travail, la richesse du contenu, et l'angle essentiellement historique. Le concile de Trente venait tout juste de s'achever, et pour l'Eglise catholique, il était nécessaire de renforcer et de confirmer sa propre identité, y compris par rapport à la Réforme protestante. L'action de Bellarmin s'insère dans ce contexte. […] Le pape Clément VIII le nomma théologien pontifical, consultant du Saint-Office, et recteur du collège des pénitenciers (confesseurs) de la basilique Saint-Pierre. Son catéchisme, "Abrégé de doctrine chrétienne" qui fut son œuvre la plus populaire, remonte à 1597-98. Le 3 Mars 1599, il fut créé cardinal par le pape Clément VIII […] Il mourut à Rome, le 17 Septembre 1621. Le pape Pie XI le béatifia en 1923, le canonisa en 1930 et le proclama Docteur de l'Église en 1931.
Saint Robert Bellarmin a joué un rôle important dans l'Église des dernières décennies du XVIe siècle et du début du siècle suivant. Ses Controversiae constitueront un point de référence encore valide pour l'ecclésiologie catholique, autour de la Révélation, la nature de l'Église, les Sacrements et la théologie anthropologique. En elles, l'aspect institutionnel de l'Eglise semble accentué, en raison des erreurs qui circulaient alors sur ces questions. Toutefois, Bellarmin clarifia les aspects invisibles de l'Eglise comme Corps mystique et les illustra avec l'analogie du corps et de l'âme, pour décrire la relation entre la richesse intérieure de l'Eglise et les aspects extérieurs qui la rendent perceptible. Dans cette oeuvre monumentale, qui tente de systématiser les diverses controverses théologiques de l'époque, il évite toute coupure polémique ou agressive contre les idées de la Réforme, mais, en utilisant les arguments de la raison, et de la Tradition de l'Église, il explique en termes clairs et efficaces la doctrine catholique. […]"