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A l’heure où l’on célèbre les 800 ans de la naissance de Saint Thomas d’Aquin (28 janvier 1225), il est important de rappeler pourquoi il est un exemple à suivre en ces temps de crise au sein de l’Église.
Une bonne partie de la crise au sein de l’Église s’explique par une multitude de pratiques théologiques qui mettent trop l’accent sur un aspect de la réalité ou de la vie vie chrétienne au détriment des autres.
Par exemple, ceux qui suivent les théologies de la libération ou la théologie des Peuples mettent trop l’accent sur l’histoire, sur le vécu humain et placent au second rang tout ce qui relève de la doctrine.
Un autre exemple vient de beaucoup de nouvelles communautés où l’on a trop mis l’accent sur le mysticisme, sur l’«expérience», sur l’existence, au détriment de la formation intellectuelle solide.
D’autres chrétiens, au nom d’une certaine vision des sciences humaines et naturelles, pensent que les enseignements sur la morale sexuelle peuvent changer à cause des découvertes de ces sciences. Ils mettent trop l’accent sur les résultats des sciences particulières au détriment de la foi en l’enseignement du Magistère.
Face à cela, Saint Thomas d’Aquin nous propose l’équilibre, à la fois dans son enseignement et dans son exemple de vie.
Ils parle bien de l’histoire (https://books.openedition.org/pup/4449?lang=fr) mais il ne négligeait pas la foi et les lois données par Dieu de l’extérieur de l’être humain.
Saint Thomas d’Aquin priait beaucoup et il demandait aussi de l’aide pour ses études pendant la prière. Il avait aussi une vie mystique. Et tout cela ne l’empêchait de continuer avec sa formation intellectuelle, à la fois théologique et philosophique.
Enfin, dans l’encyclique «Fides et Ratio» de Saint Jean Paul II, au §43, on lit à propos de Saint Thomas d’Aquin :
«Sur ce long chemin, saint Thomas occupe une place toute particulière, non seulement pour le contenu de sa doctrine, mais aussi pour le dialogue qu’il sut instaurer avec la pensée arabe et la pensée juive de son temps. À une époque où les penseurs chrétiens redécouvraient les trésors de la philosophie antique, et plus directement aristotélicienne, il eut le grand mérite de mettre au premier plan l’harmonie qui existe entre la raison et la foi. La lumière de la raison et celle de la foi viennent toutes deux de Dieu, expliquait-il; c’est pourquoi elles ne peuvent se contredire. «
Par la lumière de la raison on découvre beaucoup au niveau de la philosophie et des sciences particulières comme la biologie, mais ces découvertes ne contredisent pas la foi. Dans une audience de l’année 2010 (https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100616.html), le Pape Benoît XVI précisait :
«En plus de l’accord entre la raison et la foi, il faut reconnaître, d’autre part, que celles-ci font appel à des processus de connaissance différents. La raison accueille une vérité en vertu de son évidence intrinsèque, médiate ou immédiate; la foi, en revanche, accepte une vérité sur la base de l’autorité de la Parole de Dieu qui est révélée. Saint Thomas écrit au début de sa Summa Theologiae: «L’ordre des sciences est double; certaines procèdent de principes connus à travers la lumière naturelle de la raison, comme les mathématiques, la géométrie et équivalents; d’autres procèdent de principes connus à travers une science supérieure, c’est-à-dire la science de Dieu et des saints» (I, q. 1, a. 2). «
Voilà pourquoi Saint Thomas d’Aquin est toujours un exemple d’équilibre pour les théologiens, les religieux et pour tous les chrétiens.
Au §78 de «Fides et Ratio», Saint Jean Paul II écrivait :
«L’intention du Magistère était, et est encore, de montrer que saint Thomas est un authentique modèle pour ceux qui recherchent la vérité. En effet, l’exigence de la raison et la force de la foi ont trouvé la synthèse la plus haute que la pensée ait jamais réalisée, dans la réflexion de saint Thomas, par le fait qu’il a su défendre la radicale nouveauté apportée par la Révélation sans jamais rabaisser la voie propre à la raison. «
Continuons à prier pour l’Église afin que les religieux, les théologiens et tous les chrétiens suivent l’exemple de Saint Thomas d’Aquin.