Vianney d'Alançon est l'initiateur du projet de la Forteresse de Saint Vidal (43). Il explique dans Le Figarovox :
"La France souffre de multiples fractures, sociales, générationnelles, territoriales, communautaires, qui semblent s'élargir au point de menacer la cohésion nationale. […] Ce sentiment de délitement de la société, de violence latente et d'incapacité d'être à la hauteur de nos idéaux, renvoie à la question du sens: qu'est-ce qui nous rassemble? Comment faire pour qu'être français ne se résume pas à posséder une carte d'identité ou une carte vitale? Comment faire pour réconcilier destins individuel et collectif? À ce stade, la société française semble n'avoir pas trouvé la parade au spectre de la décomposition et la seule promesse, par ailleurs complexe à tenir, d'une augmentation du pouvoir d'achat ne peut tenir lieu de projet de société pour notre terre charnelle.
Est-ce à dire qu'il faut baisser les bras? Non! La France a des ressources. Parmi elles, existe une richesse inouïe mais trop peu exploitée car tellement constitutive de notre univers quotidien que nous ne la voyons parfois plus: je veux parler de notre patrimoine culturel, de ces 43 600 monuments historiques protégés dans notre pays. Châteaux, églises, chapelles, calvaires, fermes, moulins, lavoirs… chaque village peut s'enorgueillir de son chef-d'œuvre! Mais aussi de notre patrimoine immatériel, encore moins protégé. Folklore, musique traditionnelle, patois, métier d'art, fête patronale… sont en train de disparaître petit à petit dans un silence assourdissant.
Faute de moyens ou parfois de volonté, ce patrimoine est trop abandonné. C'est un gâchis culturel et une erreur sociétale car la préservation de notre patrimoine est un ferment d'unité: comme le soulignait Ernest Renan en 1882, la nation est «la possession en commun d'un riche legs de souvenirs, (…) le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis.» Conserver, restaurer, embellir, partager ce patrimoine ce n'est pas seulement rendre hommage à un passé glorieux, c'est aussi, concrètement, créer de l'emploi dans certaines régions éloignées des métropoles, revitaliser des métiers d'artisanat et des savoir-faire séculaires, ressusciter des villages qui perdent leur population et mobiliser des citoyens autour de projets locaux, apolitiques, solidaires, qui redonnent le sens de la beauté, de la bonté et du temps long dans une époque adonnée au culte de la consommation, de l'individu et de l'instantanéité.
C'est exactement l'aventure humaine que nous vivons à Saint-Vidal, en Auvergne. Cette forteresse millénaire est située aux portes du Puy-en-Velay, au cœur d'un territoire rural lui-même enclavé. Son rachat en 2016 a suscité une formidable mobilisation: plus de deux cents bénévoles, riverains, experts, artistes, artisans, ont rejoint l'association à but non lucratif créée à cette occasion. Saint-Vidal a été restauré, un projet de réhabilitation de ses 10 000 m² de jardins a été mené, et, dès juin 2018, la forteresse sera ouverte au public et servira d'écrin à un spectacle hors-norme, avec un son et lumière projeté sur ses façades et une fresque historique jouée par près de 100 comédiens amateurs, formés par l'acteur Urbain Cancelier. Près de 40 000 visiteurs sont attendus! Qui l'aurait cru il y a un an?
Ce projet un peu fou a coalisé des énergies diverses et débordantes. En retrouvant son passé, Saint-Vidal permet d'envisager l'avenir. Il redonne la fierté d'être français et rapproche des personnes que rien ne prédestinait à se rencontrer. Il a permis à chacun de revitaliser des racines sans lesquelles nul ne peut donner de fruit car, comme l'écrivait la philosophe Simone Weil, «l'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine (…) Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir.» Saint-Vidal est une preuve que le patrimoine peut susciter des âmes de bâtisseurs dans un peuple tourmenté.
Saint-Vidal ne doit pas être une exception. La France a le potentiel pour multiplier de telles réussites, de clocher en clocher, et créer un puissant élan fédérateur. Un vent nouveau semble se lever sur notre patrimoine. À nous de l'amplifier afin qu'en redécouvrant leur histoire et leur culture, les Français retrouvent le goût de vivre ensemble sur cette terre et la foi dans l'âme d'un pays qui, pour être la plus vieille nation au monde, a besoin d'avoir un peuple qui se souvient de sa grandeur passée et à venir, avec une grande fierté."
Irishman
Il semblerait qu’à force de voir et “supporter” tant de mauvais coups à l’intérieur comme à l’extérieur, certains parmi nos Français se réveillent et se décident à agir d’une façon ou d’une autre !
J’en suis très heureux, car c’est le signe qu’un redressement est possible… Mais pour cela, il faut toujours plus de bonnes volontés et de “bons esprits”, sans parler des âmes élevées et des coeurs purs !
Bravo donc à ce maire de Saint Vidal !
San Juan
Si tous les Français connaissaient leur propre histoire, c’est une histoire sainte et millénaire, c’est une histoire glorieuse parce que sainte, la république maçonnique qui usurpe le pouvoir en France sauterait dans la foulée. C’est bien pour cela, d’ailleurs, que l’enseignement de l’histoire est falsifiée dans ce pays.
d'Alançon
Que ce château rénové qui renoue avec notre passé parvienne à guérir la fracture générationnelle et le délitement sociétal qui, tirant le bien du passé, réclament de vivre le présent pour l’avenir, en s’inscrivant en premier lieu dans le coeur de l’homme, transformant son coeur de ‘pierre’ en un coeur de ‘chair’!