Officier retraité, vice-président de l’Association Universelle des Amis de Jeanne d’Arc, Aymeric de Maleissye vient de publier un ouvrage sur Jeanne d’Arc. Pourquoi Dieu choisit la France, dans lequel il revient sur l’épopée prodigieuse de la pucelle d’Orléans. Il se penche notamment sur l’intervention divine qui a permit l’action johannique, en s’interrogeant sur les raisons de l’élection de la France et de cette intervention en cette fin du Moyen-Age.
Cette histoire rappelle celle où Dieu intervenait directement pour sauver le peuple hébreu de la destruction. La France, comme jadis Israël, a bénéficié d’une faveur de Dieu. C’est Jeanne d’Arc, jeune fille simple et douce qui, au cours des trois années de sa vie publique, s’est révélée le plus redoutable des chefs de guerre, le plus clairvoyant des politiques, le plus sage des accusés et le plus émouvant des condamnés.
Toute sa vie est comme un diamant qui trouve ses plus beaux reflets lorsqu’on l’éclaire à la lumière de son Maître et Seigneur, Jésus-Christ. Sa vie c’est l’Évangile de la royauté du Christ proclamée à toutes les nations, l’Évangile de la vocation de la France. Mais aussitôt qu’on reconnaît, comme elle ne cesse de l’affirmer, que Dieu lui-même agit à travers elle, aussitôt une interrogation surgit : pourquoi Dieu interviendrait-il directement dans l’Histoire de France et aurait-il encore aujourd’hui des raisons d’entrer dans la destinée de ce pays ?
À un moment où la France doute d’elle-même et où elle s’expose à de graves dangers qui menacent sa cohésion interne et son avenir, la réponse à ces questions ainsi que la compréhension de l’épopée johannique et de sa place dans l’histoire de France nous feront constater que Jeanne d’Arc est plus que jamais une sainte d’actualité, qui adresse à la France et au monde entier un message d’espérance. L’auteur compare la vie de Jeanne à celle du Christ et met en perspective leurs apparentes défaites, sur le bûcher comme sur la croix. Il montre que, au-delà des victoires militaires et du sacre de Reims, Jeanne est venue, de par Dieu, annoncer la royauté du Christ sur la France, notamment par la fameuse triple donation du royaume de France. L’instauration de la fête du Christ-Roi suit de peu la canonisation de la sainte de la patrie.
La fête du Christ-Roi gagnerait, en ces temps de crise spirituelle et politique à être mieux identifiée – combien de catholiques savent la situer dans le calendrier liturgique ? – et célébrée, en particulier en France, où un office liturgique pourrait être dédiée à la célébration du Christ Roi de France.
Enfin, puisque nous avons vu que la consécration publique par l’autorité chargée des destinées politiques de la France au Sacré Coeur doit être l’effet majeur à atteindre dans les combats à venir, l’objectif visé par nos efforts, nous devons encourager nos évêques à travailler en ce sens. Politiquement. Cet objectif paraît illusoire aujourd’hui, tant la laïcité confine au laïcisme. Pour autant, cet objectif ne doit pas être mis de côté. Il sera atteint si l’Eglise en France y concert résolument. Pour cela, il faudrait dans un premier temps que la consécration au Sacré Coeur soit formulée par tous les évêques réunis, ce qui semble déjà difficile à obtenir mais constituerait un pas conséquent en vue de la suite. Une telle unité des évêques serait d’une très grande portée.