Extraits des paroles de Benoît VI avant l’angélus :
"La parole de Dieu de ce dimanche nous propose à nouveau un thème fondamental et toujours fascinant de la Bible : elle nous rappelle que Dieu est le pasteur de l’humanité. Cela signifie que Dieu veut pour nous la vie, il veut nous guider vers de bons pâturages où nous pouvons nous nourrir et nous reposer. Il ne veut pas que nous nous perdions et que nous pourrions, mais que parvenions au but de notre chemin, qui est justement la plénitude de la vie. […] Jésus incarne le Dieu Pasteur avec sa façon de prêcher et avec ses œuvres, en prenant soin des malades et des pécheurs, de ceux qui sont « perdus » (cf. Lc 19, 10), pour les ramener en sécurité, dans la miséricorde du Père.
Parmi les « brebis perdues » que Jésus a conduit en sécurité, il y a aussi une femme nommée Marie, originaire du village de Magdala, sur le Lac de Galilée, et appelée pour cela Madeleine. C’est aujourd’hui sa mémoire liturgique dans le calendrier de l’Eglise. L’évangéliste Luc dit que Jésus fit sortir d’elle sept démons (cf. Lc I8, 2), c’est-à-dire qu’il l’a sauvée d’un asservissement total au malin. En quoi consiste cette guérison profonde que Dieu a opérée par Jésus ? Elle consiste en une paix vraie, complète, fruit de la réconciliation de la personne en elle-même et dans toutes ses relations : avec Dieu, avec les autres, avec le monde.
En effet, le malin cherche toujours à abîmer l’œuvre de Dieu, en semant la division dans le cœur de l’homme, entre corps et âme, entre l’homme et Dieu, dans les rapports interpersonnels, sociaux, internationaux, et aussi entre l’homme et la création. Le malin sème la guerre. Dieu crée la paix. […] Pour accomplir cette œuvre de réconciliation radicale, Jésus, le Bon Pasteur, a dû devenir l’Agneau, « l’Agneau de Dieu… qui enlève le péché du monde (Jn 1, 29). Ce n’est qu’ainsi qu’il a pu réaliser l’étonnante promesse du psaume : « Oui, bonté et fidélité seront mes compagnes,/ tous les jours de ma vie,/ j’habiterai encore la maison du Seigneur, / pour de longs jours » (Ps 22/23,6).
Chers amis, ces paroles font vibrer notre cœur, parce qu’elles expriment notre désir le plus profond, elles disent ce pour quoi nous sommes faits : la vie, la vie éternelle ! […]"