Thierry Boutet raconte la naissance de la "droite molle" :
"Les erreurs de la droite n’ont pas été seulement tactiques ou politiciennes. La faute la plus lourde a été commise par de Gaulle lui même dès 1945, par calcul tactique (neutraliser la gauche) ou par naïveté, et elle a été perpétuée par tous ses successeurs. Celui-ci a consciemment abandonné l’école à ses adversaires, c’est-à-dire la formation des jeunes générations, et la culture en général, autrement dit la nourriture des esprits. Les trois temps de cet abandon furent :
- dès la Libération, la remise de l’enseignement public à un ministre communiste, avec le plan Langevin-Wallon et tout ce qui s’ensuivit jusqu’à aujourd’hui ;
- puis la nomination d’André Malraux, homme qui n’était pas de droite, loin s’en faut, comme ministre de la Culture avec l’émergence d’une politique symbolisée par les maisons de la culture où le même Parti communiste a pu déployer les effets de son emprise intellectuelle ;
- enfin l’abandon de l’Université aux groupuscules gauchistes dès l’été 1968 sous la houlette de Edgar Faure."
Cette analyse fait aussitôt penser à la très large ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy.