L’Elysée le confirme. Une institutrice a demandé à ses élèves de choisir des photos et des images illustrant les sentiments de joie, colère, crainte, fatigue, méchanceté, etc. afin de dresser des affiches dans l’école. Un élève a choisi une photo de Nicolas Sarkozy pour illustrer la méchanceté. Et la machine s’emballe : lettre anonyme à l’Elysée, inspecteur d’académie, directrice, sanction pour l’institutrice. On ne touche pas à la fonction déifiée ou à l’idole personnifiée :
"Elle aurait dû profiter de l’occasion pour faire une leçon
d’instruction civique pour expliquer la démocratie et le rôle du
président de la République et des personnalités du monde politique".
On est loin, très loin de ces rois qui se laissaient surnommer "le chauve", "le gros", "le fou" ou de celui-là qui se fondait incognito dans la foule pour savoir ce que pensait le peuple et discuter avec les pauvres.
On a les dirigeants qu’on se donne.
Raoul
Heureusement pour Sarkozy et son gouvernement que le ridicule ne tue pas car sinon il y aurait une hécatombe au sommet de l’état.
AMarie
Et s’il s’était agit d’une photo de Benoît XVI, qu’auriez-vous dit ? Que l’on apprécie ou pas une personne (je n’apprécie pas N.Sarkosy), quelle qu’elle soit, on doit la respecter et user d’autres moyens que la dérision ou le dénigrement pour combattre ses idées. Et cela s’apprend dès l’enfance.
[Si ca avait été une photo de Benoît XVI, l’affaire n’aurait pas été médiatisée et nous n’aurions rien su de cette anecdote d’affiche privée dans une classe de primaire! Et puis, rassurez-vous, il y a peut-être une photo de Benoît XVI et vous ne le savez pas et moi non plus. Enfin, ce n’estpas le manque de respect qui est souligné ici, c’est la réaction narcissique et pleine d’orgueil qui est mise en avant! GM]
MR
moi, ce qui me frappe surtout, c’est le zèle d’un “petit” corbeau …
Pascal G.
Respecter, ne serait-ce que formellement, les représentants de l’autorité, et particulièrement le Chef de l’Etat, semble pourtant un minimum pour une vie sociale harmonieuse et pacifique.
Je me suis abstenu au second tour et ne voterai jamais pour N. SARKOZY, mais je trouve qu’une institutrice, chargée entre autres choses, d’apprendre la discipline collective à des enfants, n’a pas à tolérer que dans sa classe on affiche la photo du Chef de l’Etat pour illustrer la méchanceté.
Que l’Elysée ait réagi maladroitement est possible (tout le monde connait l’ego demesuré et maladivement susceptible de N. SARKOZY), mais cette institutrice, fonctionnaire de l’Etat, devait recevoir un blâme, ne serait ce que de son directeur ou de l’Inspection d’Académie.
En France, nous avons pris l’habitude de tout persifler et de tout tourner en ridicule : cela rend la vie sociale et professionnelle ordinaire souvent brutale, la grossièreté et le cynisme y sont habituels, et la vulgarité normale. Et ce n’est pas parce que nos élites, y compris N. SARKOZY, participent de cette vulgarité et de cette désacralisation des disciplines sociales élémentaires, que nous, nous devons l’accepter. Parce qu’en tant que parents, la plupart d’entre nous le refusent dans nos familles. C’est déjà une raison suffisante pour ne pas l’accepter dans la société.
[Vous utilisez de juste manière le mot qui caractérise certainement un excès condamnable : “sacralisation”. C’est malsain.
Et pour aller au bout de votre raisonnement, revoyons tous les livre d’histoire qui galvaudent les rois de France, certains chefs d’Etat français, etc. Cette anecdote devait être traité à son niveau, entre les 4 murs d’une école.
Maintenant posons-nous les vrais questions : est-ce grave qu’un enfant voit de la méchanceté dans le regard d’un homme, fut-il président de la République? Non.
Faudrait-il que cet enfant soit déjà politisé pour qu’il s’interdise de voir dans cette photo ce que ses yeux d’enfant y voient naturellement? Non plus.
Les hommes politiques ne sont pas sacrés. Les enfants comme toute personne peuvent lire ce qu’ils veulent dans les yeux des autres. La sacralisation des chefs d’Etat entraîne des mausolées… comme sur la place rouge. GM]
AMarie
Le propos de votre post ne semble pas être la médiatisation. Du reste celle-ci n’est pas le fait de Sarkozy. En revanche vous semblez trouver anormal que celui-ci s’oppose à l’utilisation de son image dans un lieu public (et non privé), par un enfant de 10 ans qu’une institutrice innocente aurait laissé agir sans arrière pensée.
[Non, ce n’est pas ce qui est écrit. GM]
Je pense qu’il est anormal de laisser un enfant dénigrer un adulte quel qu’il soit ; qu’il est anormal de faire de la politique en classe ; qu’il est anormal d’attaquer quelqu’un lâchement à distance ; et qu’il est normal de réagir lorsque l’on subit tout cela, même si on s’appelle Sarkosy et qu’on a des choses à se reprocher !
[Que vous croyez un enfant de 10 ans capable de tant d’ignominie vous regarde. La majorité d’entre eux sont quand même innocents et réagissent sur une seule impression. Mais peu importe. Ce qui est plus grave, c’est le terrible procès d’intention que vous faites à cet enfant! GM]
Et lorsque vous me dites « ce n’est pas le manque de respect qui est souligné ici » j’ai envie de vous répondre : « justement, c’est bien là le problème ! »
[Eh bien voilà. Il y a deux problèmes et non un : la motivation du choix de la photo et donc l’importance du manque de respect que nul ne peut juger. C’est pour cela que je l’ai écarté. Et ensuite, la réaction de Nicolas Sarkozy que je trouve exagérée : cela s’est passé dans une petite classe, dans un cadre privé dans le sens où tout le monde ne peut pas rentrer dans une école. L’évènement est minime, la réaction disproportionnée. GM]
BP
Le fait en lui même est tout à fait ridicule, et le chef de l’Etat en s’abaissant à mettre en marche toute le circuit de l’inspection académique pour une photo et un enfant de 10 ans nous montre en fait deux choses: il n’a décidément aucune dignité, mais plus profondément, nous pouvons entrevoir l’Etat inquisiteur qui prend en compte des lettres de dénonciation.
Monsieur Sarkozi a confondu le style du pamphlet composés par un homme libre penseur avec le travail de classe d’un enfant victime du “bourrage de crâne” médiatique.
N’y a t’il pas des oeuvres plus importantes à accomplir par notre Président??
AMarie
Oui, cet enfant a peut-être collé cette photo sans influence aucune. S’il avait, avec la même innocence, collé celle de sa directrice, croyez-vous qu’on l’aurait laissé faire ? Et si votre enfant, dans le même contexte, avait collé la photo de Tante Alice ou de Bonne Maman ?
[Non, mais on se pose les vrais questions sur les raisons de ce choix en pensant que “la vérité sort [peut-être] de la bouche des enfants” et on parle avec cet enfant. Mais d’ici à en faire un événement national… GM]