En l’absence de ministère consacré à la politique familiale, l‘économiste Jacques Bichot expose un début de politique familiale :
"Le débat sur la TVA sociale, entre autres, montre que nous en sommes à l’âge de pierre. Il s’agirait de passer à l’âge du bronze, et pour cela de rompre avec certaines habitudes. Avec quel bronze faudrait-il couler une nouvelle politique familiale ? L’échange intergénérationnel. Chaque parent investit dans ses enfants et cède les droits qui en résultent au système de retraite par répartition. Aujourd’hui, on les lui achète (en prétendant l’aider) pour un plat de lentilles : des allocations très inférieures à ce qu’il apporte. Cet achat doit être effectué à un prix plus convenable, les contributions qui servent à le payer doivent être clairement identifiées, et elles doivent servir de base à l’attribution des droits à pension. Les familles et le système de formation initiale sont le fonds de pension national : nous avons tout faux en voulant les financer (revendication du Medef) par voie fiscale.
Si l’on s’engage intelligemment sur la voie de l’échange intergénérationnel équitable, une grande partie de nos actuels prélèvements obligatoires constitutifs du coin fiscal deviendront des opérations financières ne présentant plus d’inconvénient pour l’économie de marché, la croissance et l’emploi. La reconnaissance du rôle pivot qui est celui de la famille dans l’économie et dans la protection sociale permettrait une formidable libération des énergies créatrices. L’atout famille existe ; reste à savoir si le président et son gouvernement auront la perspicacité de le reconnaître et le courage de le jouer."
MJ