Ancien chef scout dans une banlieue parisienne, Philippe Thos a rédigé un ouvrage appelant le mouvement scout à se tourner vers les quartiers réputés difficiles et qui demeurent un réel enjeu missionnaire :
"Bien sûr, nous ne sommes pas équipés pour aider des jeunes en situation de violence, et les solutions ne se trouvent pas dans nos poches. Cependant, nous pouvons, comme bien d'autres associations, éviter que des jeunes vivant dans ces quartiers rejoignent ces bandes. Sans relativiser, la banlieue mérite mieux ! […] Scoutisme et banlieue peuvent faire bon ménage. L'un ne s'oppose pas à l'autre puisque le premier est au service du second. Une rencontre suffit souvent pour supprimer tous les préjugés que nous nourrissons. […] De nombreux jeunes se retrouvent dans une même unité, du fait de leur appartenance sociale : tous sont dans la même école -privée ou non-, ou vivent dans une ville d'un certain standing. Le scoutisme apporte une sorte de caution éducative et morale pour de nombreux parents. […] En tant que père, je comprends cette démarche. Cependant, beaucoup de dérives entachent la mission du scoutisme dont l'un des objectifs consiste à s'ouvrir aux autres sans distinction. L'unité scoute n'est pas une réserve de gens "bien comme il faut", où il est nécessaire de montrer patte blanche pour être admis. […] Nous ne pouvons fermer les yeux sur l'évolution de notre société. Qu'elle nous paraisse mauvaise et complètement incontrôlable ne nous dispense pas de réfléchir sur l'aspect positif que le scoutisme pourrait apporter dans ce brassage d'êtres humains."