L’abbé Pierre-Hervé Grosjean, curé de la paroisse de Saint-Cyr l’École dans le diocèse de Versailles, et secrétaire général de la Commission Éthique & Politique de son diocèse, vient de publier un nouveau livre intitulé Donner sa vie: Pour qui et pour quoi veux-tu donner ta vie ?
Destiné aux jeunes âgés de 15 à 30 ans, cet ouvrage est destiné à les aider à de discerner leur vocation. Comment y répondre ? Comment vivre aujourd’hui cette joie du don de soi dans ses études, sa vie spirituelle ou le service des autres ? Et demain, comment discerner une vocation, quelle qu’elle soit ? Il indique ainsi que le don de soi n’est pas inné et s’apprend dès la jeunesse, dans la famille, l’école, et les engagements divers, comme le scoutisme. Ce sont ces écoles de vie qui aideront les jeunes à poser des actes qui les engageront pour la vie, dans le mariage, le sacerdoce, la vie religieuse, mais aussi dans leur métier quel qu’il soit. Un métier destiné aussi à servir. L’abbé évoque aussi l’engagement politique, si décrié car ô combien galvaudé par des arrivistes, des opportunistes et autres apparatchiks. S’engager en politique c’est d’abord se mettre au service du bien commun :
“On n’est pas conseiller municipal, adjoint au maire ou même maire d’une petite commune pour la gloire, ni pour le salaire (quand il y a salaire…). Pourtant, cela ressemble souvent à un sacerdoce ! La reconnaissance des habitants n’est pas toujours au rendez-vous, tant les Français sont un peuple de râleurs… Mais quand je vois le temps que passent les uns et les autres en commissions, en réunions, en conseil, en visites pour régler les problèmes du quotidien et améliorer la vie concrète des habitants, je ne peux qu’être admiratif. Ce temps est pris sur les loisirs, sur la vie de famille – qui là encore paie au prix fort l’engagement politique du père ou de la mère – et parfois sur la vie professionnelle, quand il a fallu laisser de côté le métier qu’on aimait tant. Je connais bien le monde politique pour ne pas être dupe de toutes les médiocrités qu’on y rencontre… comme partout d’ailleurs ! Je sais les limites des uns et des autres, la violence qui peut être celle du combat des idées, les ravages pour la famille ou pour les couples de l’exposition médiatique des élus, la difficulté de rester fidèle à ses convictions, plus on s’approche du sommet. […] Il me semble d’autant plus nécessaire et urgent que les chrétiens investissent ce monde politique, car ils sont peut-être plus armés que d’autres pour le faire avec un coeur de serviteur. Cela leur imposera de prendre des moyens spirituels solides, comme une vraie vie de prière ou un accompagnement spirituel, pour les aider à rester fidèles à cet esprit de service et garder leur liberté intérieure, même au coeur du pouvoir.”