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Bioéthique

“Sens de l’Histoire” : brun dans les années 30, rouge dans les années 50, arc-en-ciel aujourd’hui…

“Sens de l’Histoire” : brun dans les années 30, rouge dans les années 50, arc-en-ciel aujourd’hui…

Dans l’Incorrect, Thibaud Collin dénonce le sens de l’Histoire libertaire, qui nous pousse à accepter toutes les folies transhumantes :

[…] Que faire face à ce rouleau compresseur conceptuel et surtout moral? Justement, commencer par distinguer ces deux niveaux. Il faut d’abord repérer la logique à l’œuvre dans toutes ces lois « sociétales ». C’est elle qui est source de ce sentiment d’inéluctabilité éprouvé par certains devant de telles revendications ; c’est pourquoi il faut en faire la généalogie. Mais il faut ensuite saisir que cette logique ne porte en elle aucune obligation morale à obéir à un quelconque sens de l’histoire qui lui serait immanent. L’histoire a le sens que les hommes lui influent en étant le lieu de l’affrontement entre diverses conceptions de l’homme, de la société et du bien commun. Dans les années 30, nombreux étaient convaincus que le sens de l’histoire était brun ; dans les années 50 nombreux «savaient» qu’il était rouge; qu’aujourd’hui certains le voient arc-en-ciel ne doit pas plus nous impressionner. L’histoire est contingente et c’est pour cela qu’elle est un cimetière des prétendus «sens de l’histoire». Creusons ces deux points.

«La PMA pour toutes» semble une revendication légitime à nombre de nos compatriotes parce que, d’impensable qu’elle était il y a quelques années, elle leur apparaît désormais comme crédible. Or pour lutter résolument contre le crédible, il faut des raisons bien assises et donc mobiliser des principes capables de fonder celles-ci. Il se trouve que les principes permettant de fonder une opposition sensée à la « PMA pour toutes » ont été abandonnés par beaucoup depuis des décennies, car notre pensée est disposée par nos habitudes de vie qui obéissent, elles aussi, à une logique implicite. Or le fondement ultime de la «PMA pour toutes » est la mentalité contraceptive, omniprésente dans notre société. Elle consiste à penser la sexualité en pouvant la déconnecter totalement de la procréation ; la PMA en est le pendant inverse. Cette révolution anthropologique a engendré en quelques années la légitimation de l’avortement, de l’homosexualité, de la PMA pour couples homme/femme stériles. Il est donc logique d’étendre le même principe aux couples de femmes qui désirent « faire » un enfant ; idem pour les femmes seules. Pourquoi faudrait-il continuer à considérer qu’une vie sexuelle est nécessaire pour procréer puisqu’on est disposé pratiquement et mentalement à séparer les deux ?

Il est donc indéniable que la revendication actuelle obéit à un sens, dans les deux acceptions du terme, signification et direction vers un but. Est-elle pour autant inéluctable et surtout est-elle souhaitable ? De la réponse donnée à ces deux questions découle la manière de réagir ou pas à cette revendication (en attendant la GPA qui est l’étape suivante).

On peut toujours personnellement s’opposer à une revendication tout en validant le principe sur lequel elle repose. Mais cette opposition apparaît alors à juste titre comme arbitraire parce que relevant d’une conviction que l’on ne peut universaliser. D’où la fameuse distinction dont nombre de politiques abusent entre conviction et responsabilité : « Personnellement, je suis contre x mais en tant que responsable politique, je ne m’y oppose pas ». Cela manifeste que les mobiles de l’opposition ne sont pas suffisamment raisonnables et réfléchis. Ils ne sont pas fondés sur le discernement d’un vrai bien humain, élément du bien commun. Toute lutte contre la revendication apparaît alors comme pratiquement impossible. La démission politique et militante est donc d’abord une démission intellectuelle. Car le progressisme est une paresse de la raison.

Le sens de l’histoire doit-il conduire à la «PMA pour toutes » ? Non car il n’y a pas de sens a priori de l’histoire sinon les hommes ne seraient que des marionnettes. Certes les actions humaines sont soumises à des conditionnements mentaux, sociaux, culturels, économiques, religieux, etc. mais tous ces conditionnements sont eux-mêmes le résultat d’une sédimentation d’actes humains, de choix, de discours, se cristallisant dans des institutions politiques, scientifiques, des œuvres d’art, etc. Il y a donc des spirales qui peu à peu façonnent les mentalités et déploient leur logique comme nous venons de le voir. Mais tout cela n’est pas pour autant la réalisation d’un sens immanent de l’histoire qu’il s’agirait d’identifier pour « bien » agir. Alors que faire ?

Témoignons à temps et à contre-temps de la grandeur et de la beauté de la sexualité humaine, signe fécond de l’amour unissant librement l’homme et la femme. Vie et amour sont intrinsèquement liés ; tel est le lieu ontologique adéquat où une nouvelle personne humaine peut venir à l’existence. Pas dans une éprouvette. Pas pour combler le désir d’une ou de deux femmes !

Profitons de cet énième débat « sociétal » pour tout reprendre à la racine, souligner les logiques mortifères à l’œuvre et en appeler aux exigences les plus profondes du cœur de chacun. Celles-ci peuvent être recouvertes par la chape de béton de tous les conditionnements sociaux et mentaux mais elles demeurent entières en deçà de l’aliénation progressiste.

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3 commentaires

  1. question non posée, du moins je ne l’ai pas vue : si un couple hétéro veut un enfant par PMA, au nom de l’égalité, y aura-t-il droit ?
    car tout le monde peut vouloir un enfant “filtré”…

  2. “le progressisme est une paresse de la raison”.

    On est souvent étonné en effet de constater, dans nos milieux catholiques éclairés, ou assimilés catholiques et sortis de telle ou telle école de Paris XVIe, la pauvreté intellectuelle des personnes avec qui l’on discute.

    Ayant enseigné dans ce milieu, j’ai été surprise de constater à quel point on y enseigne, on y vit, le progressisme intellectuel (les enfants du XVIe friqué sont les premiers à dire des âneries telles que “puisqu’ils s’aiment c’est que c’est bien” ou “s’il veut se transformer en femme pourquoi je l’en empêcherais”, sans qu’il n’y ait en face aucune philosophie construite, aucun cours de théologie appliquée, de morale, etc. Bref, les élites de demain (puisque tout ce petit monde sera aux manettes dans quelques années) sont scolarisées dans des établissements qui ne les arment pas intellectuellement ou spirituellement (certes il y a quelques tentatives de cours de théologie ou autre, mais ce n’est rien à côté du rouleau compresseur de tel prof de philo athée et libertaire qui éduque ses élèves au refus de Dieu dans des établissements sous contrat catholiques).

    Sans compter qu’on trouve aussi dans ces établissements une espèce de fascination pour la banlieue, le Big Other, et une soumission à toutes les idées dans l’air du temps, l’essentiel étant de traquer les personnes, profs, familles, trop “extrêmes” (on parle de gens qui portent le t-shirt de la manif pour tous, par exemple).

    Oui, il y a un vrai déficit intellectuel.

  3. quelques précisions sur les couleurs du drapeau LGBTQI+xyz, qu’il faudrait diffuser à grande échelle :
    – il faut avouer que le choix de l’arc en ciel a été un coup de génie, tant ce symbole est universel ; cette récupération réellement diabolique permet par une logique sophiste inconsciente de justifier l’humain androgyne inclusif, indifférencié, divers et multiple,
    – cependant il faut décortiquer la genèse de ce choix : composé à l’origine en 1978 en Californie de HUIT couleurs, chacune ayant une signification précise, il a été modifié rapidement, pour des raisons techniques d’impression et de conditionnement, et en comporte finalement SIX,
    – traditionnellement les couleurs de l’arc en ciel sont SEPT (rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet), sachant qu’en réalité le ‘spectre’ visible est continu du rouge au violet ; ce choix arbitraire de sept couleurs a un poids symbolique : 7 jours de la création, 7 jours de la semaine, 7 notes de musique …
    – du point de vue biblique, le 6 est le chiffre de l’humanité signifiant l’incomplétude, le chiffre 7 est le chiffre divin signifiant la perfection,
    – on peut alors en conclure que que l’arc LGBT est une contrefaçon humaine de l’arc divin, et que le bon Dieu n’a pas permis cette récupération idolâtrique , bien que de façon cachée aux yeux du monde.

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