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Culture de mort : Euthanasie

“Si cette loi passe, je remettrai en question mon métier”

“Si cette loi passe, je remettrai en question mon métier”

L’équipe mobile de soins palliatifs du CH Sud Gironde de Langon se dit “très inquiète et préoccupée” par le projet de loi en discussion. Le Dr Didier Roche, spécialiste en gériatrie au CH Sud Gironde de Langon, s’inquiète :

“Le problème, c’est que la loi d’avant n’est pas bien appliquée. Évidemment que personne ne veut mourir dans d’atroces souffrances. Mais c’est à ça que les soins palliatifs doivent servir : apaiser les douleurs et permettre au patient de vivre jusqu’au bout. Encore faut-il en avoir les moyens.”

“Ce sont des gens qui meurent comme ils peuvent. Mais plutôt que de leur donner accès aux soins, on veut faire une loi pour les faire mourir plus vite. Est-ce qu’on veut faire cette loi pour rétablir les comptes de la nation ?”

“Il y a trois unités de soins palliatifs, dont une au CHU de Bordeaux, cinq lits dans un service de médecine à La Réole et plusieurs équipes mobiles, dont la nôtre au CH Sud Gironde de Langon.” “On n’est même pas dix soignants à temps plein et on couvre un quart du département, soit 200.000 personnes.”

Laetitia Favereau, infirmière du CH Sud Gironde :

“Si cette loi passe, je remettrai en question mon métier”. “Je ne suis pas là pour donner la mort. On sait que la fin de vie fait peur, que la mort est tabou en France, mais ce que je vois depuis 14 ans, c’est que les derniers moments valent le coup. C’est pour ça qu’il faut renforcer les soins palliatifs, il devrait être là, le débat.”

Maria Collot, psychologue :

“Les soins palliatifs, on se dit souvent que c’est trois jours dans un couloir d’hôpital avant de mourir mais la réalité ce n’est pas ça. Ça peut durer des semaines, des mois, voire des années et le patient peut mourir chez lui à la fin s’il le veut et si c’est possible.”

“On s’aperçoit aussi, que le deuil est très difficile pour les proches d’un patient euthanasié. Moi, j’ai plusieurs cas où les malades sont allés en Belgique, et aujourd’hui, leur famille n’arrive pas à faire le deuil.”

“Quant au geste de donner la mort, il est largement sous-estimé. C’est une chose qui laisse des traces à tout jamais, et c’est très difficile de se reconstruire après.”

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4 commentaires

  1. Sur LinkedIn, Marie de Hennezel appelle les médecins et soignants à descendre dans la rue.
    Un soignant opposé à l’euthanasie lui répond : “le gros problème avec une manifestation c’est qu’elle serait d’emblée gangrenée par l’extrême-droite anti-avortement. Mon positionnement est éthique et découle de mon expérience. Je ne m’associerai pas avec n’importe qui.”

    https://www.linkedin.com/posts/marie-de-hennezel-ba7a002a_fredericvalletoux-activity-7200750789269569536-Ubbg?utm_source=share&utm_medium=member_android

  2. “Demander l’invraisemblable pour obtenir l’inacceptable, c’est une tactique vieille comme le monde.” Dr Raphaël Gourevitch, psychiatre

    “Et si tout ce qui se déroule sous nos yeux relevait d’une simple stratégie ? Si tout était déjà prévu d’avance ? Un retour à un texte initial et contestable qui apparaîtrait comme la voie de la sagesse.” Dr Brigitte Josselin

    https://www.linkedin.com/posts/brigitte-josselin-38815b85_fin-de-vie-ce-que-contient-le-projet-de-activity-7200929713660272640-lZbN?utm_source=share&utm_medium=member_android

  3. cet article correspond au commentaire que j’ai fait par ailleurs : qui doit “délivrer” le malade, ou le vieux ? c’est la patate chaude, que l’on se refile, sinon : je l’aime, donc j’abrège ses souffrances, sans avoir besoin d’un tiers, qui fait le sale boulot, que l’on veut ignorer, ou on agit soi-même, si on peut encore ; le personnel médical, qui est désigné pour recevoir la patate chaude, devrait ne pas accepter: un nouveau métier à créer, thanapeuthe , (ou bourreau, mais ce terme est connoté)

  4. C’est la dernière des choses à faire. S’ils abandonnent les malades, qui les sauvera de la mort ? La seule solution si la loi passe, c’est une objection de conscience massive du type du refus de l’avortement en Italie (60 à 70% des médecins)

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