Les affaires Pelosi et Eluana, deux affaires qui touchent au respect de la vie, ont ravivé la controverse sur la "laïcité" et sur l'action des chrétiens dans la sphère publique. Le cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, a justifié les prises de position de l'Eglise :
"L'Occident doit se décider à comprendre quel est le poids de la foi dans la vie publique de ses citoyens, il ne peut pas supprimer le problème […] Je crois que l’on perd souvent de vue le cœur de la question: toute foi fait l’objet d’une interprétation culturelle publique. C’est un fait inévitable. D’abord parce que, pour citer Jean-Paul II, "une foi qui ne deviendrait pas culture ne serait pas pleinement accueillie, entièrement pensée, fidèlement vécue". Ensuite la foi – juive et chrétienne – venant d’un Dieu qui s’est compromis avec l’histoire, a forcément un lien avec le côté concret de la vie et de la mort, de l'amour et de la souffrance, du travail et du repos, de l'action civique. […]
Un seul exemple: si je crois que l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, j’aurai une certaine conception de la naissance et de la mort, du rapport entre l’homme et la femme, du mariage et de la famille. […] Même si l’on respecte le rôle spécifique des fidèles laïcs dans le domaine politique, il est néanmoins évident que, si chaque fidèle, du pape jusqu’au dernier des baptisés, ne mettait pas en commun les réponses qu’il considère comme bonnes aux questions qui agitent chaque jour le cœur de l'homme, c’est-à-dire s’il n’expliquait pas les implications pratiques de sa foi, il enlèverait quelque chose aux autres. […]
Dans une telle confrontation, qui amène les chrétiens, pape et évêques compris, à dialoguer humblement mais tenacement avec tous, on voit que l’action de l’Eglise n’a pas l'hégémonie comme but, qu’elle ne cherche pas à utiliser l'idéal de la foi pour obtenir un pouvoir. Son vrai but est, suivant l’exemple de son Fondateur, d’offrir à tous la consolante espérance de la vie éternelle."