Mercredi 21 janvier 2015 à 12h30, partout en France, des chaînes de solidarité et de vigilance se sont constituées : 55 villes au total ont participé à cette mobilisation lancée par le mouvement ‘’Soulager mais pas tuer’’.
A Paris, place Edouard Herriot, ce sont plus de 400 personnes qui se sont mobilisées. (Cliquer ici pour voir l'album photos)
A quelques heures du débat parlementaire sur la fin de vie, ces chaînes rappellent que l’interdit de tuer demeure le fondement de la confiance entre soignants et soignés.
- Elles demandent que les soins palliatifs soient enfin accessibles à tous ceux qui en ont besoin, dans toute la France.
- Elles alertent contre l’expression ambigüe « sédation profonde et continue jusqu’au décès » contenue dans les récentes propositions : la sédation en phase terminale, exceptionnelle, est légitime quand elle n’a pas pour objectif de provoquer la mort. En revanche, toute sédation qui aurait comme intention de provoquer la mort, obtenue notamment par un arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, constitue une euthanasie masquée.
Les 55 chaînes de solidarité et de vigilance alternent des militants, porteurs de pancartes rappelant ces enjeux, et des silhouettes anonymes qui représentent des personnes fragiles et sans voix. Avec Philippe Pozzo di Borgo qui parraine ‘’Soulager mais pas tuer’’, il s’agit de montrer que la protection de la vie des personnes les plus fragiles nécessite la solidarité de tous.
L’euthanasie commence par l’isolement des personnes âgées, malades ou dépendantes, qui leur fait déjà subir une forme d’euthanasie sociale. Affirmer qu’il y a des vies qui ne méritent plus d’être vécues, ou que certaines catégories de Français ne devraient plus bénéficier de la prévention du suicide, c’est pousser ces personnes fragiles vers l’auto-exclusion.
La mobilisation nationale a pour objectif :
- d’alerter les députés rassemblés ce même jour à l’Assemblée nationale pour un débat déterminant sur la fin de vie, à la suite du rapport Claeys-Leonetti remis le 12 décembre 2014 au Président de la République.
- de démasquer le projet de légaliser certaines euthanasies sans le dire : l’expression ambigüe « sédation profonde et continue jusqu’au décès » dissimule des formes d’euthanasies particulièrement insidieuses, obtenues notamment par arrêt d’alimentation et d’hydratation.
- de déjouer la tentative du Premier ministre de dissuader toute mobilisation : ayant promis le consensus au Parlement sur la fin de vie, Manuel Valls a en effet expliqué vouloir éviter « les mots qui fâchent » et avancer sur le sujet de la fin de vie « par paliers ».
- de défendre l’équilibre de la loi sur la Fin de vie votée par consensus en 2005 et qui doit être enseignée et appliquée, et non pas dénaturée. Le mouvement "Soulager mais pas tuer" demande que le plan de développement des soins palliatifs qui a été promis depuis 2012 soit enfin mis en œuvre.
Ensuite, ‘’Soulager mais pas tuer’’ a assisté dans les tribunes de l’Assemblée nationale au débat sans vote sur la fin de vie, ce mercredi 21 janvier après-midi.
Voici quelques photos de certains rassemblements.
Bordeaux :
Bayonne :
Paris avec un député (pour l'anecdote, Jospin, en voiture, a été obligé de contourner la Manif) :