Communiqué :
Philippe Pozzo di Borgo nous a quittés le 2 juin laissant orphelin le collectif Soulager pas mais tuer dont il était le parrain depuis 2014. Soulager mais pas tuer se joint à la peine de sa famille et rend hommage à celui qui aura marqué ceux qui l’ont rencontré par sa profondeur, sa sensibilité et son humour.
L’accident de parapente qui l’a rendu tétraplégique en 1993 l’a transformé, lui l’hyperactif en hyper-présent, accueillant désormais sa propre vulnérabilité après avoir tutoyé la désespérance. Cette expérience racontée dans un livre Le second souffle, a été portée à l’écran dans le formidable succès populaire Intouchables. Il se plaisait d’ailleurs à dire qu’ְ »Intouchables, c’est le triomphe de ce que nous partageons tous : la vulnérabilité.”
Ce changement intérieur l’a conduit à s’engager aux côtés de Soulager mais pas tuer contre l’euthanasie et le suicide assisté. Il disait ainsi :
“Certes, avant mon accident, j’aurai signé toutes les pétitions en faveur d’une légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie. Quel « progrès » ! Maintenant que je suis de l’autre côté, dans la fragilité et l’inconfort, l’euthanasie et le suicide assisté ne constituent en rien un progrès… Bien au contraire, quel mépris de l’être humain !”
Dans un appel lancé le 8 avril 2021 lors de l’examen à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi sur l’euthanasie, il déclarait :
“Ne voyez-vous pas la pression – pour ne pas dire l’oppression – qui monte quand une société rend éligibles à la mort les plus humiliés, les plus souffrants, les plus isolés, les plus défigurés, les moins résistants à la pitié des autres, et – certains le revendiquent déjà – les plus coûteux ? ”
Convaincu que “l’euthanasie reflète une collectivité qui se délite et démissionne”, il n’a eu de cesse d’alerter contre la violence de cette revendication pour les personnes fragiles.
A l’occasion de l’ouverture des travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie le 14 décembre dernier, il adressait un nouvel appel “Ensemble pour les plus fragiles” aux conventionnels et au président de la République :
“Nous avons tous besoin d’un regard qui nous considère et nous fait vivre, pas de réflexions sur un prétendu « droit de choisir sa mort ». Que nous soyons bien ou mal portants, nous sommes tous 100% vivants. (…)
Avec la force de notre fragilité, nous vous le demandons pour le bien de notre société : Ne poussez personne à la désespérance, à l’auto-exclusion, au suicide ou à l’euthanasie.
Protégez-nous d’une prétendue liberté de mourir qui presserait certains de nous quitter.
Réaffirmez le droit de chacun d’être aidé à vivre, et jamais à mourir.
Alors la société que nous construisons ensemble sera plus humaine.”
Soulager mais pas tuer poursuit le combat.
lavergne21
si la loi pro euthanasie + suicide assisté passe , il y aura surement “DECIVILISATION” : qu’on se le dise, et même notre président.